ARTIFICES

Jeudi c'était le 13 juillet. Chaque années, tous les 13 juillet Victor allait sur la place de son ancienne ville où il a passé toute son enfance. Comme chaque années, sur la place, il y a toujours les amis qu'il retrouvait au même endroit pour voir le feu d'artifice. Mais ce 13 juillet, Victor n'y ait pas aller. Pour la première fois, il n'a pas rejoints ses amis, pas plus les membres de sa famille ou les anciens voisins qui sont toujours contant de le retrouver.
Non. Pour la première fois Victor se sent exclu. Il n'a pas sa place parmi les notables de son ancienne ville. Il n'a plus sa place parmi ces gens là. Il n'a plus sa place dans la société. Il ne veut plus voir son meilleur ami qui lui semble devenu un étranger. Il ne veut plus rencontrer le cercle des Playmobils qui sont devenu à ses yeux très mesquins et prétentieux. Il ne veut plus voir ni les artifices des feux, ni ceux de ses amis ou de sa famille et encore moins des gens qu'il a connu. La musique et les gens qui dansent de toute façon, cela ne l'a jamais emballé. Alors il est allé au bord du canal pour voir les lumières qui se reflètent dans l'eau. Il a pensé à son ex-petite amie. Il a pensé à son meilleur ami malgré tout. Il ne peut s'empêcher d'espérer qu'il est encore son meilleur ami. Il a pensé à ses parents et à ses frères et soeurs. Et puis il s'est demandé à quoi rythmait tous ces simagrées. À quoi sert son existence ?
Les bruits des feux d'artifices résonnaient dans la nuit comme les canons sur le champs de bataille. Pendant ce temps là, au Liban c'est des vraies roquettes qui tombent sur des femmes, des enfants, des vieillards.
Le temps passait et Victor est rentré chez lui. Sans bruit. Et puis, il est allé se coucher. Demain il se réveillera peut-être en se disant qu'il a dormi longtemps et que tout ceci n'était qu'un cauchemar. C'est à ces moments là qu'on ne trouve pas le sommeil.

Comments

[Bleizenn]

Il change lentement... Je ne sais pas si à sa place j'aurais été aussi lente