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L'homme qui n'a pas d'étoile
8 avril 2007

VENT MAUVAIS

Victor a reçu une lettre de ses ASSEDIC. Son droit va changer mais pas en positive et il va de plus en plus galèrer. En effet, l'intérim et les petits contrats qu'il a fait, ne sont pas considéré comme un licenciement ou une véritable perte de travail et son indemnisation est diminuée. Il craint donc de bientôt se retrouver au RMI. Il pense à l'Exlu. Il n'a plus de ses nouvelles. Que devient-il ? Il se fait un peu de soucis pour lui.
Il pense aussi à lui. Que va t-il devenir dans les jours, les mois à venir ? Va t-il toucher le RMI ? Et après ? Parfois il se réveille la nuit car il fait de terrible cauchemars. Il rêve qu'il se retrouve à la rue. Pour lui tout est sombre.
Il écoute les débats télévisé des politiques. Que proposent-ils contre le chômage. Il entend certains qui parlent de oisiveté et de profit. Les Rmistes sont des privilégiés à leurs yeux. C'est sûr qu'avec 387 euro on peut se payer des vacances à Djerba ! Mais si c'est possible. Si tout le monde le dit c'est que c'est vrai non ? Il se met à rire devant les conneries qui lui passent par la tête. Il vaut mieux rire devant les clichés qu'en pleurer. À part que ceux qui les subissent n'ont pas envie de rire, eux ! Non, ils n'ont pas envie.
Depuis qu'il n'a plus d'emploi, il voit la misère devant ces yeux. Il aurait pu les fermer, comme tout le monde. Mais c'était trop facile. Et Victor n'aime pas la facilité. Ou bien il est masochiste. Ou bien les deux. Penchons pour les deux, cela ne coûte rien.
Il s'est rendu compte qu'une de ses voisines qui vie dans l'immeuble avec deux enfants, était elle aussi en précarité. Elle passe devant les gens sans dire bonjour. Avant de l'apprendre par des voisins qui aiment parler, il avait penser que la jeune femme était doter d'une grande fierté et il pensait même qu'elle avait du mépris pour les autres. Aujourd'hui, il comprend mieux. Il comprend qu'elle préfère ne pas renter en relation avec les autres pour éviter de parler de ses problèmes. Il faut du temps pour comprendre toute la misère de notre beau pays. Et Victor apprend tout les jours. Et ça fait mal.
Il a peur et le vent qui cogne à sa fenêtre lui fait peur. Ce n'est pourtant que du vent, mais pour lui c'est inquiétant. Ce vent qui souffle ne lui fait présager rien de bon.
Vent de révolte. Vent de colère. Vent de désespoir.
Il est lui aussi partager entre la révolte et le désespoir. Mais souvent dans ces cas là, c'est la soumission qui fini par l'emporter. Qui se soucient des chômeurs après tout ? Tant qu'on est pas toucher par ce fléau, personne ne peut vraiment savoir. Mais lorsque cela arrive et lorsqu'on est seul, qui s'en soucie ?
Il se sent de plus en plus seul. De plus en plus isolé. De plus en plus désemparé.
Inconsciemment, Victor compte tous les jours les étages de son immeuble.

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