SUR LE BANC DE TOUCHE
Victor n'a pas envie de rester dans son quartier de con. Il fait chaud. Le temps est lourd comme les gens dans sa ville. Il va faire un tour dans la capitale régionale, histoire de voir ce qui s'y passe, sur sa célèbre place.
La première chose qu'on remarque sur cette place publique, c'est les restaurants et bar très chers qui sont ouvert très tard. C'est les gens qui sont assis aux tables disposées dehors. Il y a une majorité de couples. De tout âges. Des jeunes et moins jeunes. Mais des couples. Complices, amoureux, heureux. La lumière se projette sur les pavés de cette place, mais ce n'est pas cette lumière qui brille dans les yeux des amoureux. C'est quelque chose de plus magique. Quelque chose dont Victor a du mal à se rappeler. Non, il vous ment. Il s'en souvient très bien. Il se souvient encore de Sarah. Il ne l'oublie pas. Il pense à elle. Souvent. Surtout par ces temps magnifiques. Leurs promenades sur les aires piétonnière. Comment pourrait-il oublier ces moments de joies et de tendre bonheur. Mais effacer par le mensonge, les souvenirs les plus tendres finissent par devenir des souvenirs amères.
Alors Victor essaye d'abréger les promenades. Va au parc public ouvert jusqu'à 23H30 pour s'asseoir sur banc. Penser à sa lamentable vie ratée. Ces soirs-là, il a vraiment envie de crever. Mais comme tout le monde, il ravale sa salive. Et puis, il a l'habitude de ne pas montrer ses sentiments. Mais pourquoi ne les montrent-ils pas ? Tout le monde s'en fout, après tout ? Il se doute bien que oui. Mais lui, il préfère souffrir en silence. Il ne veut rien montrer. Ce qu'il ne sait pas, notre Victor, c'est qu'il ne trompe que lui-même. Car cela se voit que son coeur est briser. À force de vouloir tout cacher, les souffrances se dessinent sur le visage. Mais il ne peut le savoir.
Il croit tromper sa douleur par de faux sourires. Mais il ne trompe que lui. Et cela. Depuis toujours...