Pensées explosives

28 février 2009

Rémi vit toujours dans sa HLM de sa ville pourrie. Il touche toujours son petit RMI. Il écoute les informations et entend qu'il y a des émeutes en Guadeloupe et en Martinique. Il se dit qu'au moins là-bas, ils ont osés dire tout haut ce que ouvriers et le chômeurs, les pauvres en gros, en métropole pensent tout bas. Ici, on ferme sa gueule. Rémi l'a ouvert souvent. Mais seul; qu'est ce qu'il pouvait faire? Il la ramène moins. Tout le monde s'en fout de lui. Lui, il n'est rien ni personne. Il le sait. Il dit rien. Il encaisse en silence. Mais il oubli pas.
Le rang des chômeurs a grandi. Il n'est plus tout seul. Même si, lui, il sera toujours qu'un rmiste. Même les autres chômeurs le montrent du doigt.
Quoi de neuf pour lui. Rien.
Ni sa soeur, ni son frère ne lui ont téléphoné, mais ça, c'est pas une surprise pour lui.
L'égoïste lui a téléphoné fin janvier. Oui, fin janvier. Une façon d'être sûr de ne pas l'inviter. Il a appris que Victor avait été malade. Et depuis, pas de nouvelles. Ha si. Par l'égoïste. Victor est à nouveau au chômage. Ben oui, crise oblige hein ! Du coup, c'est la dèche pour votre Victor. Pas de chance pour lui. C'est la vie. C'est comme ça.
Rémi se demande si ce cauchemar finira un jour. Non, cela ne finira jamais. Il le sait. Mais il veut se bercer d'illusions.
L'égoïste va bien lui. Il n'a pas peur de perdre son emploi, mais il est fâché parce qu'il ne touche plus la prime pour l'emploi. Le pauvre. Il ne pourra plus se payer un super appareil photo dernier cri. Le sien avait déjà six mois ! Pauvre gars va ! Quand Rémi entend ça, il préférerait être sourd.
Il s'est plein à Rémi qu'il était seul. Oui, sa nana a compris qu'il se foutait de sa gueule. Au bout de six ans, une vraie lumière la fille ! Quoique Rémi ne lui jette pas la pierre. Parfois, on ne veut pas voir. Et puis l'égoïste sait tellement tromper son monde. Rémi se dit que ce type est étonnant. Soit il est plus intelligent qu'il ne l'avait montrer, soit c'est un égoïste de première classe. Peut-être que c'est de la ruse. Oui c'est ça, c'est un rusé égoïste. Rémi l'écoutait divaguer, mentir, se plaindre sans rien répondre. Et puis l'égoïste abruti a fini par comprendre que Rémi en avait rien à faire de ses histoires. Comme quoi, il progresse le bestiaux.
Rémi est dégoûter par ce type qu'il a appelé ami. Il lui fait presque pitié. C'est juste un pauvre type. Un mâtin il va se réveillé seul et ça sera bien fait pour sa gueule. Ça Rémi le pense sincèrement. Ce jour-là, Rémi sera aux abonnés absents. Pas question de lui porter secours. Il n'aura qu'à se tourner vers le club des playmobils.
Rémi n'attend plus rien de sa famille. Il ne compte sur aucns amis. Et bien sûr, il ne rêve pas sur une petite amie. Quelle femme voudrait d'un chômeur. D'un looser. D'ailleurs, il ne demande pas d'amour. Il n'a rien à offrir que son malheur et ça il ne veut l'imposer à aucune femme.
Il ne sait pas pourquoi il continu de vivre. Peut-être est-ce de l'instinct de conservation. Peut-être que c'est la peur de se supprimer. Et puis, ça servirait à quoi qu'il le fasse ? Et puis, encore faut-il savoir le faire. C'est pas facile. Non pas facile. Finalement, rien n'est facile. C'est la vie. C'est comme ça.
Il regarde le petit bonheur des gens. Mais qu'est ce que c'est le bonheur ? Et d'ailleurs, qui lui dit que son voisin est plus heureux que lui ? Parce qu'il est marié et qu'il a des enfants ? Ça veut rien dire. Les apparences sont trompeuses.
Rémi regarde l'horizon. Et bizarrement, il chuchote un son à peine audible :
« Mais qu'est ce qu'il fait ? Qu'est ce qu'il attend ? »
De qui parle t-il ?
Il y a eu un fait étrange. Il y a quelques semaines Rémi se promenait dans la rue.
Dehors, chaque jours qui passe apporte un souffle étrange. Une atmosphère qu'on ressent, mais qu'on chuchote tous à demi-mot.
Assis à une table d'un bistrot, un homme blond, boit tranquillement son café. Il a un sourire étrange.
Johann est parmi nous.
Cela réchauffe le coeur de Rémi. Quel secret détient-il ?