Du rêve à la réalité il y a plus qu'un pas

Jeudi 26 février. C'était l'après-midi. Je vais sur le site de la ville où travaille Lucie. Je clique sur son service et je la regarde. Elle est trop belle.
Nous avons des mails de service pour pouvoir nous joindre, mais juste lorsque c'est professionnel. Ainsi, nous pouvons échanger des informations plus vite.
Cela sera de plus en plus courant et je dois dire que beaucoup de services s'envoient des mails et pas seulement professionnels. Tu manges au resto ? C'est pas professionnel. On va au ciné ? Tu regardes quoi ce soir ? T'as vu que machin est mal fringué ? J'en passe et des meilleurs.
Lucie a beaucoup de rendez-vous et ne peut se permettre ce genre de petite incartades.
Je lui en avais vaguement parler en lui montrant qu'elle était sur le site du service qui est le sien. Elle semblait même pas au courant, lorsque je lui ai montré ça. En plaisantant, je lui dis que je lui enverrai un mail. Elle m'a demandé pourquoi ? Je lui ai répondu comme ça. Et elle m'a demandé de ne pas le faire. Parce que ça lui poserait des problèmes et puis elle n'a pas le temps d'y répondre.
Et nous sommes ce jeudi 26 février. J'étais sur mon ordinateur. Et comme je vous l'ai dit plus haut, je clique et je trouve son mail. Et là, je lui en écris un. Je laisse bien en évidence mon adresse-mail personnelle pour qu'elle puisse me joindre.
Je sais qu'elle n'appréciera pas. Mais peut-être que oui. Et puis, j'ai envi de la provoquer. De produire chez elle un réaction; n'importe laquelle, pourvu qu'elle réagisse.
Bien que ce mail il n'y avait rien de spécial, juste quelques mots sans importances, j'espérais tout de ces mots. Qu'elle comprenne que je tiens à elle. Qu'elle représente beaucoup pour moi.
Il faut vous dire qu'on apprécie moyennement mon manque de discipline dans la hiérarchie. Ces derniers jours, j'ai tchatté, j'ai fait des recherches interdites et bien d'autres choses encore. Ha oui, j'ai joué au solitaire. Vous saviez que c'était super sympa ce jeu ?
Bref, j'attends, je guette un message de sa part. Rien
le soir, je rentre chez moi. J'écoute mon répondeur. Des fois qu'elle ait laissé un message. Rien. J'allume mon ordinateur et je vais sur ma boîte mail. Rien non plus à part une publicité d'Auchan et pleins d'adresses de sites de rencontres plus ou moins fiables ou corrects.
Je fini par me faire à manger. J'ai pas vraiment faim. J'ai l'espoir que mon téléphone sonne. Mais j'attends en vain.
Le soir, je regarde sur Arte « Mars Attack » et c'est vers 21heure que mon téléphone sonne.
Je dis hallo. Pas de réponse. J'insiste. Au bon de mon troisième allo, ça raccroche.
J'ai tout de suite pensé que c'était elle.
Je me suis posé beaucoup de questions. Ce jeudi soir là, j'ai eu beaucoup d'espoir. Qu'elle me rappelle. Même qu'elle me crie dessus pourvu qu'elle me dise quelque chose. Mais rien. J'ai regardé mon film et puis j'ai été me coucher. En m'endormant, j'étais sur un petit nuage. J'ai rêvé d'elle.
Le réveil fut presque doux. Je pensais encore à elle. Pour ne pas dire tout le temps. Au point que j'ai failli me couper en me rasant et oublier mon pain à la boulangerie. Et puis, il a fallu redescendre sur terre. Je n'ai pas eu de nouvelles.
Aujourd'hui c'est samedi. Je n'ai plus de nouvelles d'elle. Finalement, je me suis conduis comme un idiot. Et je récolte le fruit que j'ai semé.
J'espère qu'elle ne m'en veut pas trop.
Vendredi 27 février. À la même heure que jeudi, mon téléphone sonne. C'était pour une vente en téléphonie.
Aujourd'hui, je fais moins le malin.
Je doute souvent. Mais là, je n'ai jamais eu autant d'incertitudes. J'ai peur de perdre son amitié. Je n'aurais pas dû lui écrire.
J'ai envie qu'elle me voit. Qu'elle sache que j'existe. Pourquoi je fais l'idiot ? Parce que je l'aime. C'est aussi simple que ça.
Quant à ma certitude qu'elle m'ait téléphoné jeudi. Finalement, Je ne sais plus.