La Femme médecin : Telle Michaella, perdue dans le Colorado sans Sully

Elle arrive à son cabinet portant son gros sac. Elle approche la quarantaine, mais en fait à peine 35. C'est une femme toute maigre, de taille moyenne de 1mètre 65, un visage qui pourrait faire penser qu'elle est asiatique, mais ce n'est pas le cas, c'est juste un hasard. Sa bouche est fine et ses lèvres sont roses. Elle porte des lunettes qui mettent en valeur ses jolis yeux noisette. Le vent d'hiver décoiffe ses cheveux bruns foncés. Le ton de sa voix est très doux et rassurant.
Cette femme est docteur généraliste. Son métier, c'est toute sa vie. C'est ce qu'elle rêvait de faire depuis son enfance et cela fait déjà plusieurs années qu'elle l'exerce. Avec le temps, elle s'est faite une clientèle. Elle connaît les maux de tous ces patients les plus fidèle. Elle a vu grandir des enfants qui sont devenu adolescents(es) et des adolescents des hommes et des femmes. En même pas vingt années, il se passe tellement de choses.
Elle n'est pas mariée. N'a pas d'enfants. Elle n'a que son métier qui est sa raison d'être.
Et pourtant elle est jolie. Un médecin a t-elle le droit d'être jolie ? À vrai dire, pour ses patients, c'est une question qui ne se pose pas. Elle est toujours disponible. Va rarement en vacances. Elle est là, toujours présente. Chacun peut l'appeler et elle rassure sur un petit bobo ou une grave douleur. La voix de son médecin c'est un peu comme celle d'une mère à son enfant. Cela ne guérit pas, mais cela rassure.
Depuis quelques années maintenant, les patients l'appellent madame et plus mademoiselle, ou tout simplement docteur. Son prénom ? Mais peu importe ! C'est le docteur ---- . Pour tout le monde. Ce n'est pas seulement son titre professionnel, c'est son statut sociale.
Son nom, tous ces patients le connaissent. Elle a très bonne réputation. C'est un bon docteur, sérieuse et gentille.
Parfois, elle reçoit un couple avec un bébé. Là, son coeur bat. Elle ressent un creux au milieu de son ventre.
Il y a rarement des périodes creuses, mais il y en a... Et à ces moments là, elle se sent seule. Ce sentiment, elle ne le montre pas à ses patients. Elle ne le montre pas non plus à sa famille. Pour ses parents, c'est toujours leur petite fille. Cette élève brillante et si intelligente. Oui, elle est tout ça. Mais cela ne l'empêche pas d'être seule. Et pourtant, elle souri. Elle ne montre rien de sa solitude.
Elle se plonge dans ses revues de médecine, parce qu'être médecin, c'est une science qui s'apprend tout les jours. Et cela lui permet d'oublier, quelques instants qu'elle est célibataire et qu'elle sent un grand vide au plus profond de son coeur, de son être, accompagné par une boule à l'estomac et à la gorge.
Personne ne sait qu'elle a été amoureuse. Personne ne sait que son coeur a battu pour un homme. Trop timide. Trop sérieuse. Trop réservée, elle ne lui a jamais montré. Et puis... de toute façon, il ne la regardait pas. C'était la fille la plus intelligente de la faculté de médecine.
Il y a une détresse en elle. Une tristesse dans ses yeux que seul ceux qui savent regarder, et ils sont peu nombreux, en prenne conscience. .
Alors la petite doctoresse, après avoir fait la tournée de ses malades qui ne peuvent se déplacer, rentrera le soir chez elle, dans son bel appartement vide où elle s'empressera de mettre le chauffage pour avoir un peu de chaleur matérielle à défaut de chaleur humaine...
Même si peu de gens s'en doutent, parfois, elle pleure. Elle se sent seule. Si seule. Pourquoi aucun hommes ne s'intéresse à elle ?
Et pourtant, il y en a eu certainement, mais elle n'a rien vu. Elle était trop absorbée par ses études et puis par son travail. Parce que c'était sa vocation et qu'elle ne pensait qu'à bien faire. Mais aucun ne s'est déclaré. Alors elle a attendu le grand jour. Mais, il y avait toujours une urgence médicale... alors...
Aujourd'hui, c'est la soeur idéale. La tante qui gâte ses neveux et nièces. La fierté de la famille... oui la fierté...
Tout cela ne l'empêche pas de se sentir seule... si seule...
Lorsque les fêtes arrivent, elle les fête dans sa famille. Son portable n'est jamais trop loin. Si des fois il y a une urgence. Entourée, elle l'est, c'est vrai. Mais, il lui manque quelque chose... non. Il lui manque quelqu'un. Un homme pour l'aimer et la prendre dans ses bras.

Il y a des jours comme ça, où j'aurais voulu lui voler un baisé. Parce qu'elle bien plus jolie qu'elle le pense et que dans ses yeux ont peut lire tellement d'amour en elle. Un amour vrai. Celui qui pourrait rendre un homme heureux.

Mais, il y a des mots qu'on ne prononce pas et des gestes, même les plus délicats, qu'on ne fait pas.