OSS 000 : survivre et laisser mourir
Je continu ma vie d'espion. Comme vous le savez je dois espionner Rémi. Oui, votre Rémi sans famille qui n'a dans la vie que son petit RMI. Mais comme il est est un grand contestataire et qu'il risque d'engendrer une révolution, les services secrets ont décidé de me confier la mission de le surveiller de près.
Alors, je suis rentré dans la peau d'un chômeur touchant le revenu de solidarité active, sous une fausse identité, bien sûr. Alors voilà le rapport que j'ai envoyé au directeur des renseignements généraux.
Vous comprendrez que certains passages de mon courrier ont été censuré pour une plus grande sécurité nationale.
Cela fait presque un mois que je suis sur cette affaire.
Suis arrivé à biiiip. C'est une ville vieille. Les gens ne me semblent pas hostiles.
Alors j'ai touché mes 400 euro et 07 cents, comme prévu et je dois vivre avec ça pendant un mois. C'est pas beaucoup et je galère sec. Afin d'attirer Rémi sans famille, j'ai pensé bon de me faire passer pour un militant d'extrême-gauche aux yeux des caïds de la droite et d'extrême-droite à ceux de la gauche. Ça marche plutôt bien.
Alors la vie de rmiste, c'est pas du gâteau si je puis m'exprimer ainsi, parce que je doute que je puisse m'acheter même une tartelette dans une boulangerie tellement c'est craignosse et nous ne sommes que le 20. Je dois tenir avec 50 euro environ pendant encore 11 jours.
J'ai été reçu par une charmante demoiselle qui m'a dit que j'avais assez pour vivre et qu'aucune aide ne pouvaient m'être accordé. Je croyais pourtant qu'on y avait droit moi ? Le plan Hirsch n'est absolument pas d'actualité. Il n'y a aucune mesures prise en faveur des bénéficiaires des minima sociaux. Elle m'a fait juste signé une feuille qui est un contrat d'insertion avec le conseil général. Apparemment, le parti socialiste qui dirige cette ce département n'en a rien à faire des gens aux RSA et encore plus ceux qui sont dans la précarité. Tu la fermes et tu n'oublies pas de dire merci.
Je dois ajouter que le maire est lui aussi socialiste... tout est dit...
Alors je ne sais pas si c'est à cause que les socialistes ont décidé de saboter les mesures du gouvernement envers les titulaires du RSA pour avoir des voix aux élections prochaines régionales qui arrivent mais... rien n'est à exclure. Tout est possible. Ou bien, n'est ce qu'une mesure illusion pour faire monter la popularité de notre président chéri ? Peut-être les deux. Moi je dis, sabotage de la gauche ! Sabotage de la droite !
Les restaurants du coeur fonctionnent à plein régime. C'est le plein emploi. Finalement, si le bénévolat était cotés au CAC 40, les actionnaires se feraient une fortune. Dans cette ville, il y a plein de pauvre de tous âges... et personne ne les voit...
Toujours pas de Rémi à l'horizon.
J'ai lu le bulletin municipale et le maire de cette ville semble contant. Il annonce que son CCAS et tous ces centres en faveurs des gens défavorisés fonctionnent bien et que ses services épaulent les gens en difficultés. Force est de constater que c'est un mensonge. Ou bien peut-être est-il mal informé... Tout est possible... mais j'ai des doutes.
Les jours sont de plus en plus dur. Être au revenu minimum, c'est dur. Enfin... c'est plus que ça...
Je n'ai toujours pas vu l'ombre de Rémi. Je commence à m'inquiéter. Aurais-je été repéré ?
Il y a environ dix jours, j'aperçois un homme avec un imperméable blanc. Je le suis. Il va devant une école. Il ouvre son manteau. Je constate de visus qu'il n'a pas de vêtement. Il cri « coucou la voilà ! ». Apparemment, ce n'est pas un rmiste. C'est un pervers. Et puis... les rmistes n'ont pas d'argent pour s'acheter ce genre d'imperméable qui coûte une fortune. Finalement, le monsieur rejoint son travail, il est juge d'instruction...
Je continu mon investigation. J'écris plusieurs lettres d'emploi et ça coûte des sous. Une réponse sur une dizaine de courriers.
Afin d'aller plus loin dans mon investigation, je me brouille avec mes ami(e)s, ma famille et la société toute entière. Très vite, je me retrouve seul et solitaire pour ne pas dire exclu de la société. Le plan marche à merveille. Tellement bien, que ma vie personnelle en est bouleversée. Je n'ai plus de contact avec personne. Je ressens ce que Rémi peu ressentir.
Toujours pas de Rémi sans famille... Il semble plus fort qu'on le pensait.
Je me dispute avec les services sociaux. Avec le pôle-emploi. Je n'ai pas de convocation. Je suis aussi isolé qu'un pionnier dans le désert du Mojave.
Les jours passent. Rien à l'horizon. C'est difficile à vivre. Je croise tout les mâtins une petite étudiante qui vie pas très loin de chez moi. Pour survivre, elle va au secours catholique pour s'habiller. Apparemment, étudiante, c'est pas le pied non plus...
J'ai essayé de me renseigner. Quelqu'un connaît Rémi sans famille ? Rémi qui ? Voilà la réponse que j'ai obtenu. Les rmistes n'ont apparemment pas de liens avec les autres habitants. Je pense que ça sera plus dur que nous le pensions de le trouver.
Vendredi 22 janvier. J'ai froid. Température de mon appartement : 16° centigrade. J'ai mis un peu de chauffage... Je ne sais pas comment je vais payer mon téléphone pour le 28 janvier. J'ai fait le calcul, il ne restera que 15 euro sur mon compte bancaire. Et encore...
Les pâtes sont plutôt chers. Les économistes de tout poils et les ministres du gouvernement qui disent que les prix n'ont pas augmentés, se trompent ou bien sont des menteurs. Je n'exclus aucune hypothèses...
Finalement, je ne peux plus me fournir chez ED. Les magasins ont fermés. C'est Leader Price qui est presque les moins cher. Y'a aussi, LIDL et Aldi. Mais apparemment, les prix ne varient que de quelques cents... cela dépend des secteurs... c'est dur... très très dur...
J'espère que OSS 117 a plus de chance que moi à Tahiti...
Tenez, il m'a envoyé une carte postale. Température 25° et la clime ne fonctionne pas dans son hôtel trois étoiles.... Finalement, je ne suis pas le plus à plaindre. Mais revenons à notre mission. Je me disperse. Excusez-moi, c'est la précarité. On fini par ne plus avoir de repères.
Toujours pas de signes de Rémi. J'ai cru voir Johann... Cela devait être une vision...
Je continu mon investigation.
Depuis mon arrivée dans cette ville, je n'ai eu traces de Rémi. Apparemment, il se lève tôt...
J'ai des doutes sur son existence. Ne serait-il qu'un mythe ? Mais qu'est ce qu'un mythe ? Et moi ? Est-ce que j'existe ?
J'avais trouvé un contrat d'avenir. Il m'aurait été possible de cumuler un petit salaire avec mon RSA. Mais finalement, je n'en ai pas le droit. Apparemment, je reviens sur les mesures de Hirsch qui ne fonctionnent pas.
Je n'ai pas vu Rémi.
Je suis seul dans mon appartement...
Il est 0h05mn. Je me sens de plus en plus isolé. Je ne sais pas si je vais pouvoir continuer cette mission d'espionnage. Rémi est introuvable.
Meday ! Meday !
Coup de blues. Je me reprend à 2h00 du matin. J'ai des frissons.
Ici OSS 000 ! C'est quand le bonheur ? C'est quand la relève ?
J'ai de l'empathie pour Rémi... s'il existe... je le comprends presque...
samedi 22 janvier. Cela fait seulement 22 jours... 22 jours... 22 mois... 22 années...
Je continu ma délicate et difficile mission.
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