Téléphone môaaaaa... appelle-môaaaa et dit môaaaa

Vendredi je broyais du noir parce que je préfère le gris de ma vie de mercenaire solitaire loin de son foyer. Ben oui, ça fait bien dans la phrase, c'est pour ça que je l'écris, en même temps.
Je n'ai pas été à la salle informatique pour faire mon rapport. Je l'ai fait chez moi, sur l'ordinateur portable avant de le ramener au QG. Voilà. Et l'après-midi de vendredi, j'ai même été me promener à la campagne sur les heures de boulots que je devais de toute façon rattraper parce que je le vaux bien. Non mais.
J'ai vu des gens. Des gendarmes aussi. J'ai vu des vaches. Non non ! Ça n'a rien à voir. J'ai vu des cyclistes. J'en ai écrasé quelques uns. J'ai vu un aigle. Enfin, je pense que c'était un aigle. Quoi que les aigles ici, ben je crois pas qu'il y en a. Bon, ben c'était un grand oiseau de proie en tout cas. Na !
J'ai vu une dame avec un chapeau. Geneviève de Fontenay ? J'ai vu un con qui m'a doublé et qui m'a klaxonné. À moins que ce soit quelqu'un que je connais. Mais bon, c'était peut-être aussi un con que je connais qui m'a klaxonné. Tout est possible.
J'ai vu une belle jeune femme qui était toute fière dans sa voiture décapotable. J'ai vu un cheval seul avec une selle. Qui sait où est le cavalier ou la cavalière ? Il dansera tout seul, le pauvre. J'ai vu plein de choses en roulant sur les petites routes et en passant dans les petits villages de mon département.
Le soleil brillait, les oiseaux chantaient. Il faisait chaud. Moi je me baladais. J'ai un boulot de rêve qui va se terminer mi juillet.
Angoisse.
Et puis je reviens sur mes pas, plutôt sur mes pneus, parce que c'est ma voiture qui roule quand même et mes idées noires me reviennent. Est ce que je vais quand même aller à la salle informatique voir s'il y a du monde ? Même pas discuter un peu avec la jolie Naïma ? Non. Après avoir garé ma poubelle voiture, je me dirige machinalement vers ma boîte au lettre. Et j'ai deux lettres mes amis(es) ! Deux ! Raaaah ! Hum... Bon, reprenons nous.
La première, facture ! Normal. Wouah ! Mais ça va me coûter un oeil de la tête ça ! Et l'autre ? Voyons voir ? Sgnif sgnif ! Je hume... non, c'est pas une lettre d'amour ça. C'est une lettre administratif comme le tampon-timbre le stipule. Bon d'accord, je suis un peu con sur les bords. Ben j'ai le droit non ?
Donc, c'est une lettre administratif mon cher Watson... je suis bon quand même non ?
Je l'ouvre. Je lis.
Madame Lucie X nous a fait part qu'un poste dans nos services pourrait vous intéressez... gngngn... Nous vous prions donc de vous présentez... gneugneugnen...
Waouh ! Comme dirait la carte Auchan. Une nouvelle mission pour super débile ! Heu je veux dire, super Karleman ! Comment ça c'est pareil ? Hééé ! Un peu de respect hein ! On a pas garder les moutons ensemble non plus ! Pfffff ! Y'en a j'vous jure !
Alors comme ça, ma chtite Lucie a parlé de moi et m'a recommandé pour un poste ? Elle a fait ça derrière mon dos ? Elle a fait ça pour moi ? Mais mais...
Bon, là, je me dis qu'il faut que je l'appelle pour la remercier quand même. J'ai même envie d'aller jusqu'à son bureau pour trouver le prétexte de la serrer contre mon coeur et de la couvrir de bisous. Mais bon, elle a assurément plein de rendez-vous.
Je choisi plutôt de lui téléphoner. Elle est occupée et je tombe sur une de ses collègues qui me demande de quoi il s'agit (non mais curieuse va !) et si je veux laisser un message. Donc là, je dis que si elle peut me rappeler. Elle prend donc mon numéro (petite maligne va !, c'était pour l'avoir avoue !) et me dit qu'elle lui fera la commission mais que ce n'est pas certain qu'elle me rappelle parce qu'elle a beaucoup de rendez-vous et que ça l'étonnerait qu'elle puisse me rappeler aujourd'hui, mais peut-être lundi ou mardi, à moins qu'il s'agisse de mercredi ou jeudi. Et si ce n'est pas jeudi, ça sera vendredi prochain dans l'après-midi. Si je suis là bien sûr. C'est urgent ? Arf !
Notez qu'elle est taquine non ? Bon je déconne. Elle est super sympa cette fille toute mignonne avec ses jolis yeux bruns et je sais même qui sait. Nananèreuuh ! Je vous le dirai pas ! Bande de curieux va !
Donc je raccroche me disant qu'elle ne me rappellera pas. Tant pis. C'est la faute à pas de chance et pis c'est tout quoi. Je lui enverrai un mail et pis voilà quoi.
Et dix minutes plus tard, même pas, le téléphone sonne ! Ça y'est c'est le père septembre ! Heu je veux dire le percepteur !
Je dis « allô ». En même temps, si je dis « à l'huile »... Pas de réponse.
Puis un « allô » presque timide. Je reconnais tout de suite sa voix. Ben oui, c'est Lucie. Arf ! Alors je lui parle de la lettre que j'ai reçu. Elle me dit qu'elle pensait que ça me plairait et me conviendrait peut-être... Je lui dis pas, mais j'ai envie de lui dire : « Bien sûr que ça me convient mon amour que j'aime ! ». Je lui dis que ça m'a surpris qu'elle ait pensé à moi et que je l'en remercie... aussi froid qu'un anglais recevant une bombe d'un avion de la Luftwaffe en 40 sur sa pelouse qu'il venait de tondre.
Et puis nous discutons un peu. Et là, je me dis qu'elle ne va pas y raté. Oui oui ! Elle m'a fait attendre la semaine dernière ! Ha haaaa !
Alors question : Pourquoi avez vous demandé à Naïma de vous attendre ? Mmmh ?
Silence... Grelots dans la voix. Du mal à articuler. Je suis sûr qu'elle me maudit. Mais bon. J'ai le droit de savoir non ? Arf !
Elle s'explique. Mais elle n'a jamais demandé que je l'attende. Ben voyons ! Alors je lui dis. Et soudain.
« Ha oui ! ». « Non non ! C'est un malentendu. J'ai dit... Si vous pouviez m'attendre je descendrais... et j'ai eu plein de rendez-vous... ». Même pas une petite excuse ! Oui bon, d'accord avec vous, en même temps, je vais pas être chien parce qu'elle m'a recommandé à une place.
Mais bon. Comme je suis un peu chien quand même j'ajoute.
« Ha ben c'est pas ce que Naïma m'a dit ». Notez que je nomme le prénom de sa copine... arf !
« Heu... oui... mais elle s'est trompée sûrement... oui... ça doit être ça... j'ai jamais dit que vous m'attendiez... ». Répond chtite Lucie toute gênée.
Bon, là, j'arrête l'interrogatoire parce que bon. Je la remercie pour la place. Elle me souhaite bonne chance.
Comme avant quand tout allait bien, elle a du mal à me quitter. Nous parlons un peu du temps qu'il va faire. Elle me souhaite encore bonne chance. Me dit qu'elle m'écrira un mail. Je ne demande pas pourquoi. Me dit qu'elle pensera à moi, mercredi prochain. Qu'elle croisera les doigts. Que de toute façon, je réussirai à obtenir ce poste. Moi j'en doute... mais elle insiste sur toutes mes qualités. Bof. Je vois pas lesquelles. Mais bon. Puisqu'elle insiste. Je la remercie. Je lui dis que c'est un poste quand même assez difficile à obtenir. C'est BAC+2 et moi je l'ai pas. Mais elle, elle me dit que j'ai la qualification. Donc, bon. Okay, j'ai la qualification. Si elle le dit... ça doit être vrai. Tu veux m'épouser ? Non j'ai pas demandé ça.
Bon, on se dit encore deux trois trucs. Je lui fais une petite blague parce que j'aime bien. Elle n'en rit pas. Me dit qu'il faut toujours que je plaisante. Mais je sais qu'elle souri. Je le sens au son de sa voix. Pourtant, c'est qu'elle m'engueulerait presque ! Hé mais on est pas marier ! Hélas..
Elle me dit que c'est un poste assez important et qu'il ne faut pas que je plaisante ce jour-là. Et puis, je dois l'obtenir. Je le peux. Il le faut. Arf ! Elle en a de bonnes...
Si j'ai ce poste, je serai peut-être un mercenaire plus important... Je pourrai alors... me permettre de lui parler... Même si je suis sensé ne plus la revoir...
Ha oui. La semaine prochaine elle me rappelle ! Yes !

Ma ville est superbe. Il y a du soleil. De la chaleur. De l'amour dans les ruelles. De la joie par dessus les toits. Des petits oiseaux qui chantent. Et même un Karleman presque heureux. C'est déjà pas mal non ?
Désolé d'étaler mon bonheur, mais... c'est bon d'être heureux parfois !
En apesanteur jusqu'à dimanche le Karleman. Jusqu'à ce qu'il apprenne que Lucie était belle et bien mariée...
En même temps.. et alors ?

Comments

[Karleman]

Bonjour Kelty
Je vous remercie pour votre commentaire et pour votre compliment qui me touche beaucoup.
Cela me réjouis que vous avez pu sourire et rire à la lecture de ce texte, justement un jour de blues.
Il y en a encore quelques uns qui pourront, je l'espère, vous faire rire aux éclats.
J'espère que votre blues n'était que passagé et que vous avez retrouvé ce mâtin la joie et le bonheur de vivre.
Merci de votre passage.
Je vous dis, à bientôt, j'espère.

[Kelty]

Bonjour,

Je découvre votre blog par hasard, un jour de blues et là de vous lire quel bonheur !!!
J'aime vraiment votre façon d'écrire je me suis même surprise à rire et sourire en vous lisant merci pour ça !!!

[Karleman]

Nat - Merci pour les compliments. c'est gentil. :)
Et bien, si je suis pris au poste, hélas, je n'aurai plus trop le temps d'écrire et je serai moins sur internet. Mais j'essayerai d'écrire quand même un peu. :)
Merci. à bientôt Bises

[Nat et Pouchkine]

... pour lire de nouvelles zaventures ^^ Bravo en tout cas : c'est très bien écrit et on prend bien sûr beaucoup de plaisir à te lire ! allez, vite, retourne à ton ordi !