Le chemin qui mène à moi...
Ces derniers jours, je viens de faire un bon en arrière de plusieurs années. De très longues années. Des années qui devaient être certainement les plus belles, car pleine d'espoirs, alors j'avais. Mais l'insertitude de cet avenir était aussi déjà présent. En résumé, une partie de mon adolescence.
Les souvenirs remontent à la surface par un événement qui est arrivé. Je ne vous dirai pas tout et quelle en est la raison. Peu importe la raison d'ailleurs. C'est ainsi.
Adolescent, j'étais un jeune garçon pris entre le taciturne et l'extraverti. Oui, même si c'est paradoxale et contradictoire, c'était possible. Tout à toujours été une question de mesures et de démesures chez moi. Le mystère était déjà installé et j'ignorais où ce chemin me conduirait. Il m'a conduit là où je suis et peu importe où je suis, car c'est à des années lumières de tout. Là où personne n'ira avant longtemps. Là où vient mourir la lumière du temps, c'est si loin...
L'art de brouiller les pistes. De mener là où parfois on se perd en me cherchant. Là, où, lorsque le courage d'oser y aller peut mener jusqu'à moi. Là où, si on respire fort et qu'on sait calmer son coeur qui bat si fort d'angoisse, peut vous conduire jusqu'à moi.
Oui, adolescent déjà, je menais mon entourage sur des sentiers où personne n'ose aller, où personne n'est jamais aller. Je suppose que quelqu'un a au moins essayé.
Et pourtant. La clé de l'énigme est tellement simple. Tout est si simple. Si simple que lorsque je le dis, lorsque je l'écris, on ne me croit pas. La clé est tellement plausible. Mais, ce qui est simple est souvent le plus compliqué.
Alors on ne me comprenait pas. J'étais étrange, bizarre, pour mon monde, mon entourage. Cette solitude n'était pas de la solitude. Ce renfermement n'était pas du renfermement. Cette indifférence apparente n'était pas de l'indifférence. Pendant ce repli, je pensais. À ce qui m'entourait, à ce qui vivait avec moi, à ce qui vivait en moi et même à vous déjà...
Mais c'était aussi des histoires que j'aimais raconté à mes ami-e-s, à mes camarades, à ma famille. Des rires, des joies, de l'enthousiasme plus que exagérer... exagéré. peut-être... Les rires n'en étaient parfois peut-être pas... puisque je ne sais presque pas verser de larmes... Moi seul sait où je conduis...
Et j'entraîne avec moi cet entourage familiale,amicale et sociale qui croit me connaître si bien.
Et je reviens au présent. Je reviens avec vous. Tant de choses ont changés... tant de choses et pourtant moi... on ne me connaît toujours pas.
C'est ainsi qu'en dialoguant avec des personnes que j'avais côtoyé par le passé et que je viens,au hasard de mon chemin, de retrouver... par des membres de ma famille aussi, qui ont souhaité ma présence, je viens de me rendre compte que personne ne saura véritablement un jour faire ma connaissance..
Pourquoi me connaître d'ailleurs... puisque celui qui vous écrit, comme celui qui vous parle... celui là, n'est pas moi.
En fait, je suis... un étranger parmi ma famille, mes ami-e-s. Je suis un étranger dans cette ville... je suis un étranger parmi vous...
Et pourtant... on vous dira que je suis moi, puisque c'est cette apparence que je projette et avec laquelle vous dialoguez.
Moi seul sait qui je suis.
Et si je vous disais que je ne suis pas moi, mais que je suis l'autre ? ...
Mais si un jour je l'avoue... je sais très bien que personne ne voudra me croire... ni prêtera attention...