rouler une pelle

23 juillet 2010

Comme je vous l'ai dit, Rosco, notre chef de la police municipale, va nous quitter cet été. Il a accepté un poste de marschall dans une ville agitée où les habitants ont souhaité sa présence afin qu'il fasse régner l'ordre et la justice dans cet Est lointain. Il sera mieux payé aussi. C'est que c'est un dur, un vrai, un tatoué notre Rosco. Ouaip !
Notre maire a fait un pot en son honneur pour le remercier pour le bon travail qu'il avait fait dans notre ville. Sûr, man. J'étais pas inviter, mais, j'y suis allé quand même parce que Rosco m'a demandé de venir. Ça ne plaisait pas trop à l'équipe municipale, au maire, à la femme de Rosco, parce que j'ai soit-disant une mauvaise influence sur son mari, et même à Lucie, parce que j'ai une mauvaise influence sur son Roméo. Ouaip !
Enfin bon, je suis venu qu'à la fin pour ne pas trop déranger et je me suis fait discret tout en mangeant deux parts de gâteau. Ben quoi ?
Je suis triste qu'il s'en aille, parce que Rosco c'est mon poto, mon ami, mon copain, mon frérot. Heureusement qu'il était là quand chtite Lucie me faisait des misères. Et puis, on a bien rigoler avec nos aventures. Et puis, je pourrai plus garer ma voiture n'importe où aussi... ben quoi ?
Pendant que le maire faisait son discours sur notre shériff chéri Rosco que personne n'écoutait sauf sa femme, les adjoints municipaux, et les agents administratifs parce qu'ils étaient obligés et Lucie qui buvait ses paroles comme si c'était celles d'évangiles selon saint Mathieu, en gros tout le monde, lui, Roméo et moi, n'y prêtions aucune attention et nous tenions à part afin de nous rappeler nos exploits d'antan. Ben ouais, c'est pas que je l'aime bien Roméo, mais comme Rosco a de la sympathie pour lui, j'ai rien dit. Roméo s'est remis de ses émotions avec le crocodile géant dans le lac et rallonge la taille de plusieurs mètres, ce qui en fait une bête géante, à chaque fois qu'il la raconte à ses amis et à sa chérie. Ben ouaip.
Faut dire qu'on en rajoute des tonne sur cette histoire, Rosco et moi, et on explique à qui veut l'entendre comment nous avons été poursuivi par cette bête féroce aux crocs aiguisés comme des lames de rasoirs. Même que ça énerve la femme de Rosco et chtite Lucie qui dit que son Roméo se ridiculise avec ces imbécillité. Enfin bon, d'après moi, il n'a pas besoin de ça pour être ridicule, enfin je dis ça, je dis rien.
En tout cas, c'est grâce à nous que le saurien est sorti du lac et qu'il est certainement mort écrasé par un camion et bouffé par les paysans affamés du conté, parce que sinon toute la région passait à la casserole. Mais si ! Je vous jure !
Oui, on se raconte tout ça. Notre expédition dans les montagnes, enfin bon, sur le plateau, infesté de tribus hostiles et comment nous avons mené à bien cette mission et conduit Ségolène Royal jusqu'au refuge. Et toutes nos aventures qu'on s'est raconté qu'à nous, parce que bon, on va pas dire à tout le monde qu'on a bouffé tout les chocolats le jour de la chasse aux oeufs de Pâques non plus...
Le temps passe et le départ approche. Je suis tout triste. Ben ouaip ! Les mercenaires ont du coeur quoi ! On est pas des bêtes ! Quoiqu'il y a des bêtes qui ont du sentiment quoi.
Et le départ se fait, Rosco s'en va vers sa voiture accompagné de sa femme et de ses enfants. C'est triste. On se croirait dans le film, le train sifflera trois fois. Ben ouaip. Et là, il a un geste que je n'attendais pas. Il se tourne vers moi et me dit qu'il a un cadeau pour moi. Un cadeau pour moi ? Oui un souvenir.
Là Lucie s'inquiète et lui dit :
- Quoi ? Vous n'allez pas lui donner votre tazer j'espère ?
- Mieux que ça.
Répond Rosco. Et tout en me tendant le précieux objet, me dit :
- Tien mon ami Karleman. Voici ma pelle ! Garde là toujours prêt de toi. Un jour elle te servira.
Devant une telle marque d'affection, nous nous jetons dans les bras l'un de l'autre en pleurant. Lucie hoche la tête pour dire qu'on est cinglé. Jalouse va ! Roméo fait la gueule parce qu'il a rien, alors Rosco lui met une contravention et il l'embrasse en signe de reconnaissance, oui en pleurant aussi. C'est beau l'amitié quand même...
Toute l'assistance raccompagne Rosco et sa famille jusqu'à la voiture. C'est triste. Lucie et toutes les agentes administratives et les adjointes au maires embrassent la femme de Rosco et les enfants. Et puis, Rosco démarre la voiture, c'est parti, ils s'en vont. Adieu fidèle ami !
Le maire agite son mouchoir, les larmes aux yeux, pour dire au revoir à notre brave et n'ayons pas peur des mots, héroïque shériff. Moi je frappe le sol avec la pelle en guise d'adieu, comme il l'aurait fait en son temps. Roméo pleure dans les bras de Lucie qui lui caresse la tête. Tout le monde est triste.
Et moi... encore plus. J'ai perdu mon meilleur pote ici. J'ai les yeux qui pique. Alors Lucie vient près de moi et pose sa main sur mon épaule pour me consoler.
Elle me dit que je pourrai certainement aller le voir pour Noël. Mais moi, je ne dis rien. Je suis trop triste. Alors elle me fait une bise pour me consoler. Mais cela ne me console pas. La voiture s'éloigne. Je reste comme un orphelin sur un quai de gare.
Alors bon, elle s'inquiète. Elle s'approche de moi et me prend le bras puis me console en me disant :
- Ne soyez pas si triste comme ça. Vous pourrez vous écrire. Tenez, je vous fais un bisou. Je suis là moi... ça vous console pas ça ?
Et pendant ce temps là, Roméo me tenait la main. C'est beau l'amitié quand même...
- Sgnif. C'est pas pareil. Et puis je le sais où il va. Sgnif. Il est à 8 kilomètres dans la ville de biiip (fin de ne protéger mon fidèle ami sur sa destination, nous avons trouvé bon de censuré le nom de la localité). D'ailleurs on se revoit dans 15 jours... sgnif.
- Quoiaaaa ?!!! Et vous faites tout ce cinéma pour rien ? Et vous me laissez vous embrassez alors que vous saviez que vous vous reverriez ? Et d'abord lâchez cette instrument ridicule !
Et elle essaye de m'arrachez la pelle des mains.
- Naonn ! C'est un cadeau de mon ami !!!
- Lâchez ça ! Vous êtes ridicule je vous dis !!!!
- Naon !!!
Elle veut me l'arracher mais moi je la tien bien ! Voleuse de cadeau va ! Elle est jalouse parce qu'elle a rien eu !
Comme une brute, elle fait dévié mon bras qui tient ma pelle et paf ! En plein dans la tête de notre maire JP le magnifique ! Ha c'est malin !
Et elle m'accuse de ses bêtises ! Ben merci hein !
Et elle veut me la prendre mais moi je veux pas. Alors ses copines et collègues lui disent qu'elle est un peu égoïste quand même.
Ben ouaip quoi ! C'est qu'elle est méchante comme une louve, faut pas croire. Elle a même déchirée le procès verbal de son Roméo chéri qui a pleuré toute les larmes de son corps.
Blam blam !!
Fait la pelle sur le sol.
Et là, je sais pas si elle a un coup de sang ou pas, mais elle se jette à mon cou... pour m'étrangler !
Ses amies – Mais lâche le enfin Lucie ! Tu vois pas qu'il devient tout bleu ?
Elle – Attendez qu'ils deviennent violet ! Ca lui donne des couleurs ! Gngngngn !
Heureusement que le maire a repris connaissance. Et heureusement que la nouvelle chef de la police était là ! (ben ouaip, c'est une femme, une copine de Lucie en plus !).
Donc, celle-ci a fait son métier. Elle m'a enfermé dans le pigeonnier pour tapage nocturne, voix et faits sur la personne de notre maire et celle de Lucie, qui je vous rappelles essayait de m'étrangler, ainsi que troubles sur la voix publique. C'est pas juste !
Alors oui, ne soyez pas étonné, nous n'avons pas de prison, donc pas de geôles dans cette ville. Par contre le débarra du pigeonnier a très bien fait l'affaire.
Enfin, j'ai été relâché très vite... par les pigeons qui m'ont jeté dehors parce que je chantais soit disant faux. Sales bêtes va !