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L'homme qui n'a pas d'étoile
4 novembre 2010

Dans le camps des méchants

C'était il y a longtemps. Au temps où l'adolescence commençait à prendre fin, nous avions 18 ans. J'étais alors complètement impliqué et pris par mes idées politique. Oui, je militais à cette époque et, j'avais une amie que j'aimais beaucoup. Je ne l'aimais pas autant que ma petite amie, mais elle m'apportait joies, gentillesse, tendresse et toutes les choses qu'une amitié virile de garçon n'apporte pas.
Elle était pacifiste, écologiste, un peu de gauche et utopiste. Elle croyait en l'amour, en l'amitié et en un futur meilleur et moderne. Une fraternité entre les hommes de tous les continents. Elle croyait en un monde où la guerre et la faim n'existerait plus.
Moi, je savais qu'elle se trompait ou du moins que ce monde ne pouvait exister sans une volonté forte et presque impossible, puisque les points de vue changent d'un pays à un autre et d'un continent à un autre. Mon coeur était devenu dur et lorsque je regardais l'horizon au loin, je ne voyais pas l'espoir. Je ne voyais que des nuages sombres qui arrivaient. J'étais presque prophète lorsque je vois ce qui est à présent... C'est vrai aussi, qu'à cette époque, mon coeur et mon esprit était fermé et seule la lutte comptait à mes yeux.
Elle me disait que j'étais pessimiste et que je n'avions que dix-huit ans. Que l'avenir nous appartenait. Que c'était à nous les jeunes de tout changer pour le meilleur. Elle ne rêvait que d'épouser l'homme qu'elle aimait et me conseillait de bâtir moi aussi ma vie avec la fille que j'aimais. Car elle croyait aussi aux valeurs de la famille et de l'amour. Moi aussi, je voulais y croire, d'ailleurs, c'était un fondement, un pilier de l'idéologie dans laquelle je m'étais engagé.
Mais je savais que tout était faux autour de nous.
Alors mon amie me questionna sur mes espoirs. Des espoirs lui dis je ? Mais il n'y en a pas. Seule la lutte compte.
Elle me regarda toute bizarre. Alors elle me demanda comment pouvais-je parler ainsi ? Nous étions si jeune. La vie, l'avenir nous appartenait. Est-ce que ne croyait pas en l'amour ? Bien sûr, je voulais y croire. Est-ce que je ne croyais pas à l'égalité entre les hommes ? Et là, je lui dit non.
Je lui expliquais alors qu'il n'y a pas d'égalité entre les riches et les pauvres. Qu'un ouvrier ne pouvait être plus heureux qu'un directeur. Et comment pouvions nous savoir ce qu'un africain ou un chinois vivait vraiment dans son pays ? Où était l'égalité mondiale qu'elle défendait ? Les mots ne servent à rien s'ils ne sont pas accompagné d'actes. Le combat, voilà la réalité. C'est sur les champs de batailles que les choses bougent, pas dans les salons à thé. Voici les terribles paroles qui sortaient de ma bouche à cette époque là.
Ma jeune amie ne comprenais pas ma réaction. Nous ne connaissions pas la pauvreté. Nos yeux étaient trop jeunes et nous n'avions aucune expériences réelles de la vie puisque nous n'avions rien vu. Les larmes que nous avions déjà versées n'étaient pas celles des véritables souffrances que d'autres personnes connaissaient, peut-être pas si loin de nous, peut-être nos amis proches, sans que nous sachions. Que savions nous de la pauvreté ? Voilà ce que je disais aussi, à cette époque là.
Mais tu es contre la guerre ? M'avait t-elle demandé.
J'ignorais ce qu'était la guerre, ne la connaissant pas et ne l'ayant jamais faite. Comment pourrais je répondre à une telle question. Mais je lui dis que si la guerre était nécessaire pour la survie de notre peuple, alors je la ferais. Ce fut ma réponse. Net et franche.
Plus mes mots sortaient de ma bouche, plus les yeux de mon amie s'assombrissaient.
Elle me dit qu'elle me trouvait changé et cruel. Pourquoi étais-je si amère ? Elle me dit que je pensais comme un homme de droite. Pire encore, comme un fasciste. Je ne me voyait pas comme un homme de droite et je ne me voyais pas plus comme un Fasciste, vu que pour moi, droite gauche, centre était du pareil au même. Quant aux fascisme, j'en avais entendu parler dans les livres d'histoire sans savoir vraiment à quoi cela ressemblait. Alors ce terme m'était totalement inconnu, dû moins dans sa connaissance réelle. Je savais seulement que les gens l'employaient à tors et à travers à propos de tout et de rien. Je n'avais que dix-huit ans et je pensais que mon raisonnement n'était pas si sot sur ce sujet. Du moins, de ce point de vue là.
Elle me dit alors que je n'étais pas un démocrate. Je lui répondais : qu'est ce que la démocratie ? Est ce l'obligation d'une pensée unique ? Ne peut-on parler de démocratie au pluriel ? Je suis républicain...
Il est bien loin ce temps là. Je me demande ce que cette amie devient. Croit elle encore en toutes les valeurs qu'elle défendait à 18 ans ?
Je me rappelle de ses mots qui m'ont tellement fait mal.
Elle espérait un monde juste et les valeurs qu'elle défendait était la liberté, l'égalité, l'écologie, le droit des femmes et la fraternité entre les peuples. Elle ne voulait pas qu'on tue les animaux juste par plaisir de faire des manteaux. Elle ne voulait plus que le monde soit si inégal. Je la comprenais et j'aurais bien voulu la même chose. Mais, dans mon idéologie, on m'avait dit que seule le droit du plus fort était reconnu. Et j'étais d'accord. Je l'ai dit et je l'ai répété, seul le combat peu apporté une solution.
Alors malgré toute la peine que je lui ai fait ce jour-là. Je lui ai dis, à peu près ces mots là.
Tu sais le monde va changer. Les chasseurs sont du bon côté. Pour les animaux, il n'y a plus grand chose à faire. Entre les hommes, il y aura toujours des guerres. Elles se feront à grande échelle et rien ne l'arrêtera, même pas le nucléaire. Les champs de blés de nos jeux d'enfances seront bientôt comme un désert. Qu'il fallait construire un monde près a le comprendre et une armée qui sera techniquement forte et prête a défendre son territoire .
Alors, elle me regarda et me répondit.
Toi, tu aimes la guerre ! Tu veux tuer tout ce que j'aime ! Les animaux et les merveilleux paysage !. Tu ne seras contant et fier que de tes bombardiers, de tes blindés, de tes soldats qui défilent avec tes idées de guerres ! Il faudrait tuer tous ceux qui pense comme toi !
Et je dois dire que ces paroles m'ont fait très mal. De quel côté était la violence à ce moment là ? Dans mes mots qui ne voyait pas d'avenir parfait et pacifiste? Un monde où les pauvres devenaient déjà chaque jours plus nombreux dans notre pays. Un monde chaque jours plus chaotique. Elle me voyait comme un guerrier assoiffé de sang. Mais qu'est ce qu'elle pense à présent ? Est-elle heureuse ? A-t-elle un travail ? Est-elle mariée et mère de famille ? Et quel avenir va t-elle offrir à ses enfants ?
Ses paroles étaient presque innocentes et ne se voulaient certainement pas véritablement blessantes. Elle voulait juste me faire réagir et revenir à des attentions plus pacifique. Mais elles m'ont fait très mal à cette époque et n'ont fait que me renforcer dans mes idées. Nous ne nous sommes plus jamais adressé la parole.
Parfois, on ne voit pas ce qui se cache. Depuis, la situation est devenu ce quelle est aujourd'hui. Et cela peut devenu pire.
C'est peut-être elle qui avait raison. C'était moi, le méchant. Elle était dans le camps des gentils. Dans quel camps se trouve t-elle aujourd'hui ?
Moi, j'ai changé. J'ai tempéré mon esprit guerrier et pendant longtemps j'ai espéré que tout s'arrange. Mais au fond de moi, je sais que je suis toujours le même. Que fera t-elle lorsque ses enfants seront sans travail, sans ressources, sans espoirs ?
Est-ce qu'elle verra en moi cet homme terrifiant, ce guerrier assoiffé de sang et de conquêtes ? Ne sait-elle pas, que moi, je me battais et me battrai toujours pour la liberté des miens, d'elle, de ses enfants. Moi qui n'en ai pas, et qui suis prêt à faire don de ma vie pour le bien être de mon peuple.
Où était le méchant ? N'était-ce plutôt pas elle, la méchante et l'égoïste ?
Je sais qu'on sera bien contant un jour, de trouver des gens comme moi.
De quel côté se trouvera t-elle ce jour-là ?
J'ai des doutes quand j'y pense...

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Commentaires
K
Wondercat - Je suis tout à fait d'accord avec toi. Il ne faut jamais rompre le dialogue.<br /> Mon amie et moi, nous n'avions que 18 ans à cette époque là. Je ne sais pas (ou plutôt je ne crois pas) que j'étais plus tolérant qu'elle. Notre passion et notre divergence d'opinion pour une vie meilleure nous ont séparé. La jeunesse est toujours passionnée et commet bien des erreurs d'appréciation de part et d'autre, car il est difficile d'être réfléchi au début de la vie d'adulte. <br /> Merci pour ton commentaire. à bientôt. Je te souhaite une bonne journée et une bonne soirée.<br /> Bisous
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W
bonjour,j'aime beaucoup ton texte car il y a la franchise !et ce n'est pas toujours facile de dire les choses telles qu'elles sont...!il faut du cran et tu l'as!!bravo !je pense (ça n'engage que moi) que l'on peut être d'un avis différent et pourtant amis...il faut écouter l'autre et surtout ne pas le juger ,mais essayer de comprendre son point de vue....La vie parfois te rends comme -çi ou comme -ça !parce que tu as subi ou encaissé trop de petites choses qui font mal et que tu te "blindes" donc ,après tu as tendance à mordre ...avant que l'on te morde!!tout ne dépend pas de l'âge!!et je pense que toi tu as été servi dans le genre!!!je n'ai pas à te dire cela !!tu vois je dérape aussi moi!pardon si je t'ai blessé ,bisous passes une bonne journée
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K
Marginal - Le message est bien passé, ne t'inquiète pas. Tu as le droit de t'exprimer avec tes mots. Ne t'inquiète pas, je vois bien et je pense que je ne suis pas le seul, que tu es un brave type. à bientôt
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K
Marginal - Je n'ai jamais pensé (et je ne pense pas que quelqu'un l'ai cru) que tu étais con.<br /> Tu es juste un peu, beaucoup, rebelle. <br /> à bientôt.
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K
Marginal - Tu as raison, je suis juste un homme.<br /> Bien ? bof, un homme normal avec ses qualités et ses nombreux défauts. Merci. à bientôt Marginal.<br /> PS : Alors comme ça, tu te moques de nous depuis le début ? Tu peux écrire bien ? C'est pas beau, le petit Jésus te punira. :))
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L'homme qui n'a pas d'étoile
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