Comme un nuage qui cache le soleil

Cela fait un bout de temps que je ne vous ai pas parler de Rémi. Que devient notre rmiste sans famille, sans amis, sans chérie, sans personne dans la vie ?
Et bien Rémi est dégoûté, aujourd'hui. Il ne voit pas l'avenir se pointer à l'horizon. Il ne voit pas les fameux contrats promis par le gouvernement de Sarkozy qui se veut si populaire. Peut-être que populaire, dans l'oreille de ces gens là, cela veut dire, beaux habits, beaux bijoux, flonflons et paillettes et tout ce qui peut briller. Bref la frime quoi !
L'autre jour, il a vu Victor tien ! Il en profite pour vous donner de ses nouvelles. Ben il n'en pas pas plus mal que cela, et qu'il a l'air d'aller assez bien. Il a un peu maigri, il a la tête un peu tirée, il semble même avoir un peu vieilli, mais à part ça, il va bien.
Rémi s'est presque caché. Il n'avait pas envi de le voir. De toute façon Victor a sa famille, lui. Si Rémi savait... mais il ne sait pas.
Il revient de l'ANPE. On l'a envoyé dans la maison de l'emploi de la capitale régionale. Il sait très bien que cela ne servira à rien. Il en a marre Rémi. Il aimerait bien se réveiller un mâtin et de se dire que sa vie sert à quelque chose. Parfois, il n'a plus envi de se lever. Plus envi de vivre. C'est comme ça. Et puis il se dit qu'il faut continuer. Mais pourquoi... là, il ne sait pas...
Il a reçu une lettre de EDF et de France Télécom. La première administration lui dit qu'il n'a pas bien remplie sa demande de tarification pour les bénéficiaire du RMI. Alors Rémi se dit qu'il s'en fout. Qu'il la garde leur charité de merde ! Ils n'ont qu'à la remplir eux ! Ils ont un boulot eux ! Quand à France Télécom, les services lui écrivent que son aide tarifaire pour les bénéficiaires du RMI prendra fin à la fin du mois. Ils n'ont pas reçu le document d'aide à la tarification.
Il se dit qu'on ne lui a rien envoyé. C'est vrai que son maire socialiste n'en a plus rien à foutre des rmistes maintenant qu'il a été réélu Ben oui, pendant les élections il faisait de la lèche, mais à présent, il ne connaît plus personne avec sa Harley Davidson. Il n'a pas de problème d'avenir lui.
Quand il entend à la télé parler le président qu'il faut se lever tôt pour aller travailler, il a envie de lui botter son cul de gosse de riche trop gâté par la vie. Il a envie de sauter à la gorge de la pourriture d'ump qui lui sort par les trous de nez.
Rémi se dit que tout ça le fait gerber. Il en a vraiment marre de toutes cette racaille du gouvernement et même du parti socialiste de merde et de ses dirigeants qui font croire qui sont pour les pauvres ! Tu parles, la bonne blague ! Il en a vraiment marre de tous ces merdeux qui promettent. Comme il aimerait leur serrer leurs cous de poulet jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus respirer et entendre leurs os se briser sous ses doigts.
Quand aux services sociaux, tout ça le fait rire à pleine gorge. Parfois, on a l'impression qu'il va mordre. Il ne rit plus, il rugit comme un lion blessé. Peut-être parce que c'est le cas... On sait pas... Il dit rien le Rémi... Rien...
Il ne croit plus en rien. Il traîne dans les rues ensoleillées où les gens s'agitent dans tous les sens, où il y a même des oiseaux qui chantent, où les filles sont belles, où il semble faire bon de vivre et pourtant pour lui ces rues sont tristes, laides, sans vies. Même le soleil ne lui donne plus la joie de vivre. C'est plus de la déprime, c'est de l'écoeurement.
Il aimerait vivre ailleurs. Ailleurs pour le meilleur. Oublier la douleur.
Mais il sait que tout ça n'est que du rêve. Plus personne ne le voit, plus personne ne le regarde. Il se sent comme un alien dans la ville.
Un oiseau passe... La vie aussi....
Tout le monde va vers son chemin. Lui, il n'a pas de chemin particulier.
Pour continuer à vivre, Rémi se reprend. La tristesse ne sert à rien. Il sert les poings et laisse la haine l'envahir et vaincre son désespoir pour l'aider à continuer.

* Rémi est un personnage de fiction. J'ai écrit ce texte, car c'est le sentiment de mal-être de beaucoup de gens au RMI ressentent. Je veux dire à toutes les personnes qui sont dans la détresse que je pense à eux. Ne renoncez pas à l'avenir.

Comments

[Karleman]

Cloudy - C'est vrai qu'il n'y a pas que les rmistes qui sont dans la détresse dans notre pays. Je n'oublis pas.
Je parlais des rmistes, car j'en connais beaucoups. Hélas, parfois le RMI n'est pas qu'un passage. On ne donne pas les moyens aux personnes de s'en sortir. Lorsqu'on touche 390€uro, c'est dure de s'en sortir une fois tout payer.
Mais tu as raison de le rappeler. S'il fallait faire une liste de gens malheureux (car c'est bien le mot), cela serait long. Je rappele souvent qu'il y a des travailleurs pauvres, des artisans et des commerçanat qui ne s'en sortent pas car submergés par les charges. Des petits patrons etc qui sont écraser par une concurrence déloyales et par des lois européennes assez incompréhensible (d'ou peut-être le non de l'Irlande). Quant aux partis politiques, oui là aussi tu as raison, ils font leur petites cuisines ensembles. Et le peuple ne s'y retrouve plus. Pas très optimiste tout ça.
Merci pour ton commentaire

[Cloudy]

Il y a effectivement beaucoup de bénféiciaires du RMi dans une détresse folle, un quotidien que l'on a parfois du mal à imaginer.
Et puis il y a des personnes en difficulté (il n'y a pas que les bénéficiaires du RMI qui sont en détresse aujourd'hui en France) qui ont des ressources énormes et qui ne se laissent pas qualifier. Ni de rmistes, ni de demandeurs d'emploi. L'emploi ils le cherchent et se donnent les moyens de le trouver, quant au RMI, il ne represente qu'un passage pour eux.
Ce que j'attends, profondément, c'est une fédération, loin de ces partis politiques (s'ils peuvent encore s'appeler ainsi) qui nous conduisent un jour tous dans la rue, avec la même énergie à vouloir faire bouger les choses...

[Karleman]

Tout à fait d'accord avec toi chère Libérienne.
Espérons pour ceux et celles qui sont dans la détresse ne devront pas entendre trop longtemps.
Parce que j'entends la tempête qui gronde là...
Bisous

[Libérienne]

Et il faut si peu pour arriver à les sortir de cette mouise... si peu que c'est impossible pour nos chers politiciens de trouver la solution.

Tout le monde a un chemin, tout le monde prend un chemin, mais parfois il est nécessaire de marcher longtemps pour trouver un croisement et pouvoir tourner et entamer un autre chemin bien "meilleur".

Bisous

[Karleman]

Merci Nat pour ton souhait et ton esprit solidaire.
Moi aussi, je le souhaite pour toutes les personnes qui sont dans cette mouise qu'est le RMI. Retrouver un travail et vivre une vie normale.