Le vent qui crie ton nom emporte mon espoir
C'est par un beau jour de printemps du mois d'avril 2005 que Cécile et moi nous sommes dit au revoir. Un revoir qui était un adieu. Nous n'avions plus rien à nous dire. Moi, je le croyais.
Cela faisait quelques jours que l'électricité ne passait plus entre nous. Au vrai sens du terme d'ailleurs, car dans le passé à chaque fois que nous nous serions la main, nous nous envoyons quelques Volts. On s'amusait de nous pour ce fait assez troublant. Autour de nous, on pensait que c'était le coup de foudre. C'était juste quelques atomes qui faisaient des étincelles.
Je me rappelle de ce fameux mâtin là. Elle avait l'air triste. Moi, comme à mon habitude, je cachais mes sentiments. Mais j'étais malheureux de la quitter.
J'ai perdu sa petite carte de visite bleu aux armoiries de la ville où je vivais. Je l'avais retrouver dans le déménagement et puis elle a disparue. Comme elle.
Je regarde les nuages dans le ciel et je me dis qu'ils parviendront jusqu'à elle, mais qu'elle les regardera sans penser à moi.
Je suis retourné sur le parking de la poste. Je sais qu'elle ne travaille plus au CPE de la ville de T.
Que fait-elle ? Que devient-elle ?
Je suppose qu'elle est peut-être maman. Oui, après tout, je sais qu'elle partage sa vie avec un homme. Patrice, son collègue, en avait fait allusion une fois.
Je n'ai pas suivi les conseils qu'elle m'avait donné le dernier jour où nous nous sommes vu. J'ai ressenti une inquiétude pour moi qui m'a beaucoup toucher. Et bien sûr, je l'ai pris pour de l'amour. Pourquoi l'amitié ressemble tellement à l'amour ?
Avait-elle seulement de l'amitié pour moi ? Je veux le croire. Je pense que nos sentiments étaient sincères entre nous.
La suite a été étrange. Peut-être m'en voulait-elle de ne pas lui avoir téléphoner ? Comment lui expliquer mon silence ? Lui dire que j'avais retrouver mon vieil oncle pirate les quatre pattes en l'air devant son lit ? Que j'avais dû le faire hospitaliser et faire toutes les démarches ? Lui dire que j'avais passé un premier mois d'enfer dans ma nouvelle ville ? Lui dire que mon oncle avait décédé un mois après son accident et que j'avais dû faire toutes les démarches encore une fois ? Je ne voulais pas l'embêter avec mes soucis.
Et puis, le temps a passé. Je me disais, aujourd'hui, je vais lui écrire. Et puis, je remettais la chose à demain. Quoi lui dire ? Qu'elle me manquait ? Que je m'accrochait à la vie en pensant à elle ?
Que pouvais je espéré d'elle ? Une jolie fille comme elle ne s'intéresse pas aux hommes comme moi.
On raconte dans la ville de T. que Cécile travaille pour le député qui est aussi le maire de la ville. C'est possible. Je sais qu'elle était très proche de tous ces messieurs. Elle avait d'ailleurs ses entrées dans le conseil général. On l'apprécie beaucoup. J'espère que c'est pour son travail qu'elle fait très bien plus que pour sa jolie personne.
À ce propos, elle avait essayé de m'aider. De m'expliquer que je pouvais être remarqué, mais qu'il fallait que je fasse des efforts. Elle voulait dire par là, qu'il fallait que je me taise un peu plus, moins donner mon opinion. Dire comme ceux qui sont en haut. En quelques mots, flattés les puissants.
Je dois reconnaître qu'elle n'avait pas tors. Et puis elle, elle savait beaucoup de choses. Moi, je suis trop naïf et trop idéaliste.
Je croyais que nous partagions certaines valeurs. C'est bien possible d'ailleurs. Mais elle savait comment les menées à bon terme. Car en plus d'être belle et intelligente, elle était aussi très maligne.
J'espère qu'elle est heureuse. Car ce qui m'a toujours étonné en elle, c'est son petit air triste parfois.
Je sais qu'elle m'a déjà oublier depuis longtemps. Que je ne suis qu'un souvenir ou bien rien ni personne. Sa vie continue. Je n'étais pas dans son programme.
Une page se tourne. Je vivrai sans elle. Elle était le phare qui éclairait ma sombre vie. Je devrai, comme je n'ai cessé de le faire toute ma vie, me passer de sa lumière et d'avancer à tâtons en prenant garde de ne pas trop souvent trébucher.
Je penserai à ces yeux, à son sourire, à son parfum, à la couleur de ses cheveux, à son jolie corps, à elle enfin...
Son souvenir m'aidera à traverser les jours à venir. Puis, un autre visage prendra sa place. Peut-être... Peut-être pas...
Je me dirige vers le crépuscule. Je sais que je n'atteindrai jamais le soleil. Je suis l'homme qui n'a pas d'étoile.
Voilà. Aujourd'hui, je ne sais pourquoi, je me sens seul pour la première fois. Peut-être que je m'étais endormi dans un rêve si beau que je ne voulais m'éveiller ? Peut-être était ce pour fuir la cruelle vérité et les douleurs que j'avais traversé ? Elle faisait partie de ce rêve. D'un semblant d'espoir aussi...
De savoir que je ne la reverrai jamais me donne une sensation de désespoir. J'y pense et puis j'oublie.
Il me reste mon blog. Ce blog que j'avais un peu écrit pour elle. Mais pas seulement.
Je ne peux me permettre d'être triste et encore moins d'être malheureux. Je me remets en selle pour continuer mon chemin.
Peut-être que quelque part, on a besoin de moi... oui peut-être...