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L'homme qui n'a pas d'étoile
19 février 2009

Au vent des quatre saisons

Hier, jeudi 19 février, j'avais rendez-vous avec Lucie à 14h45mn. Un rendez-vous d'affaire, bien sûr. Je suis arrivé à 14h35, donc un peu en avance, mais je suis toujours en avance aux rendez-vous. C'est comme ça. Je n'ai pas attendu longtemps, car elle est descendu tout de suite après que la secrétaire l'a appelée au téléphone pour lui dire que j'étais là. Je ne l'avais même pas vu arrivée.
Puis nous avons grimpé les marches côte-à-côte du vieil escalier qui mène à son bureau. Nous sommes resté 45 minutes ensemble. Des minutes trop courtes. Enfin, à mon avis. Nous avons ri. Nous avons parler sérieusement. Son rendez-vous est arrivé vers 15h30mn, mais elle a demandé à la secrétaire de le faire attendre. J'étais un peu gêné et je lui dis que je ne voulais pas la mettre en retard dans ses rendez-vous. Mais elle a répondu que nous nous voyions pas beaucoup, donc nous pouvions un peu prendre le temps. Cela m'a vraiment touché.
Je lui ai apporté de la documentation. Elle était très heureuse, car ces informations, apparemment, lui manquaient.
Lucie avait une barrette dans ses cheveux bruns. Je lui ai dis que je l'avais trouvé sur internet. Et elle était toute surprise de voir qu'elle était en photo sur le site de notre ville. Elle a rougie lorsque je lui ai dit qu'elle était une vedette. Lucie est encore plus jolie lorsqu'elle rougie.
À mon habitude, je l'ai taquiné. Car j'aime taquiné toutes les filles, toutes les femmes. J'aime ça. Les faire réagir. J'aime leurs expressions. J'aime aussi lorsqu'elle se mettent en avant. Lucie est vraiment très intelligente. Ce n'est pas un faux compliment. Elle a la délicatesse de ne pas trop le montrer. C'est une preuve qu'elle est supérieure intellectuellement. Son niveau d'étude est supérieur au mien. Mais elle trouve que je suis quelqu'un d'instruit. Moi, je ne le pense pas. Enfin, je connais mes limites. Lorsqu'elle me dit cela, c'est moi qui suis gêné. Mais c'est gentil.
Nous avons parler de beaucoup de choses. J'aime sa compagnie. J'aime vraiment être avec elle. Un moment, nous nous sommes retrouvé à côté l'un de l'autre lorsque nous étions sur son ordinateur portable. Je sentais son parfum. L'odeur de sa peau. Presque sa chaleur.
J'étais gêné. Mais je ne l'ai pas montré. Je suis comme un serpent. Je reste froid. Et pourtant, elle m'enrobe de sa chaleur et de sa tendresse. Comment lui dire que je la trouve belle, douce, intelligente et toutes ses qualités me plaisent.
Lucie avait un gros rhume. Elle avait les yeux cernés. En bref, elle était malade. Elle m'a dit qu'elle avait pensé à moi. J'y pense seulement ce soir. Est-ce qu'ele pense vraiment à moi ? Ou bien, est-ce juste professionnel ?
Je sais qu'elle m'apprécie, car elle m'en a donné la preuve aujourd'hui par une phrase que j'avais oublié. Elle non.
Comme j'ai l'air misérable. J'ai peur de l'aimer. Oui, je vous l'avoue, cette fille me fait peur. Elle devine mes sentiments, mes craintes, mes angoisses.
Comment fait-elle cela ? Comment devine t-elle tout ça ?
Alors, j'ai parlé de mon age. Ce n'est pas un secret pour elle. Car elle sait que j'ai quelques dix années de plus qu'elle. Mais elle m'a dit que nous n'avions pas tellement de différence d'age si importante. J'avais des doutes. Alors elle me dit : oui ? Et alors ?
Et je n'ai pas su quoi répondre. Elle a raison. Je ne suis pas vieux après tout ! Elle est juste plus jeune que moi, c'est vrai. Mais je n'ai rien trouvé à répondre. Elle sait me faire taire. Et puis elle a enchaînée sur un autre sujet, car elle ne voulait peut-être pas me coller là-dessus. Juste me rappeler qu'elle est une femme responsable sans doute. Et elle est adulte et n'a pas besoin d'un grand-frère et je suis trop jeune pour être son père.
En fait, elle est de plus en plus à l'aise avec moi. Et moi, j'étais bien avec elle. J'ai vraiment été bête. Pourquoi ne l'ai je pas invité. Mais quand ? Et puis, accepterait-elle ? Je le pense en fait.
Elle doit me rappeler. Question professionnelles, je vous rassure.
Lucie s'inquiète pour moi. Décidément c'est une manie ! Pourquoi s'inquiète t-on pour moi ?
Mais dans l'ensemble nous avons beaucoup ri. J'aime son rire. J'aime le son de sa voix. Si seulement... oui. Si seulement.
Bientôt, je ne reverrai plus Lucie. Car la vie va nous séparer. C'est ainsi. Hé oui. N'oubliez pas que je suis un mercenaire et que les mercenaires et bien, ne restent jamais au même endroit.
Lucie m'a dit que l'équipe municipale de la ville recherchait des collaborateurs. Hélas, les mercenaires se font payer. Et ils sont chers de nos jours. Donc, la ville ne peut se payer un mercenaire de ma trempe. Oui, je suis très cher, mes amis(es).
Ce soir, je me dis que je suis, certes, un mercenaire, mais aussi un parfait imbécile. Car enfin. Pourquoi ne pas rester auprès d'elle ? Pourquoi ne pas me fixer quelque part. Après tout. Mais vous savez... il y a un mercenaire qui s'est installer quelque part. Et un jour, il a été abattu par derrière. Je ne veux pas finir comme Wild Bill Hicock, les poumons perforés par une balle.
Et puis. Je sais qu'on ne souhaite pas que je reste.
Ce soir, j'ai le rhume. C'est le sien. Elle m'a refilée son virus ! Enfin, c'est toujours ça de pris...
J'ignore si elle m'apprécie comme un simple collègue ou bien comme un ami ou mieux encore...
Mais je pense qu'elle m'apprécie juste comme un gentil collègue intentionné avec elle.
J'ai peur de lui demander plus. Nous sommes heureux comme cela. J'ai peur de la perdre, si je lui parlais d'amour.
Aujourd'hui, elle m'a donnée deux scoops. La première, c'est que Cécile n'a pas dit de mal de moi. J'ai été touché qu'elle me dise ça. Car elle aurait pu me laisser croire le contraire. Cécile a changée d'affectation, car dans leur métier, elles peuvent demander de retourner dans leur région. Et c'est d'ailleurs ce qu'elle fera, elle aussi, dès qu'elle le pourra. Mon coeur s'est mis à battre à cette nouvelle. Ainsi, Lucie partira ? Oui, elle partira dans deux ou trois ans. Ça c'est le deuxième scoop.
Cela me laisse du temps. Mais le temps passe vite. Comme aujourd'hui.
45 minutes, c'est court.
Les bonnes choses se terminent. Avant de nous quitter, j'ignore si c'était pour voir ma réaction... Elle m'a dit que notre collègue (un homme qui travaille dans une autre ville) a une très belle voix et qu'il avait l'air très gentil. Sans montrer mes sentiments, je lui ai répondu qu'il était très gentil. C'est vrai d'ailleurs qu'il l'est. Elle en a rajoutée une couche en me disant qu'il allait la rappeler demain. Comme une statue de cire, je lui ai dis que c'était bien, en rajoutant moi-même une couche en confirmant qu'il était très sympathique. Et puis nous avons échangés une poignée de main en forme de politesse pour nous dire au revoir.
Mais lorsque j'étais dehors, je ne pensais qu'à elle.
Ce soir, je me dis que j'ai peut-être tors de vouloir l'aimer. Et d'une autre, je me dis que je suis tellement nul, que j'ignore pourquoi elle pourrait s'intéresser à un homme comme moi.
Je ne suis pas le genre d'hommes qu'on aiment. Je ne suis qu'un mercenaire. Et je n'ai rien à lui offrir.
Bon, ça fait très journal intime tout ça ! Pfff !

« au vent des quatre saisons. Tu fais tourner de ton nom. Tout les moulins de mon coeur »

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Commentaires
K
Rainette - J'aime aussi beaucoup cette chanson et la musique est magnifique. Michel Legrand est un talentueux compositeur.<br /> à bientôt
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R
Comme une pierre que l'on jette dans l'eau vive d'un ruisseau, et qui laisse derrière elle, des milliers de ronds dans l'eau.......<br /> Pardon si je me suis focalisée sur cette fin, mais c'est la plus belle chanson du monde et par Michel Legrand, un bonheur pur.....
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L'homme qui n'a pas d'étoile
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L'homme qui n'a pas d'étoile
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