Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'homme qui n'a pas d'étoile
25 août 2011

La fille du boucher

Voici une histoire de ma vie. C'est tout beau et romantique à souhait.

Lorsque j'ai quitté mon village, j'ai habité ma première ville, celle où j'ai été heureux et un peu la vedette du quartier. J'aimais beaucoup les gens. Sincèrement, car je fais tout avec passion. Je ne fais pas semblant. C'était d'ailleurs pour ça que j'étais si populaire. Parce que j'étais vrai. Il y avait une boucherie dans mon quartier et je m'y rendais pour faire les courses lorsque je suis devenu adolescent. Ce boucher était aussi un ami de mon oncle et j'aimais bien ce monsieur qui était si gentil et drôle avec les gens. Et j'aimais même sa femme qui était plus fermée et autoritaire mais bien plus gentille qu'elle ne voulait le montrer.
Ils avaient une fille. Je me souviens d'elle. Elle devait avoir peut-être deux ans de moins que moi, je n'ai jamais su son age. Je me souviens qu'un soir, alors que je rentrais du collège, elle avait voulu m'attraper avec une corde. Vous savez, ces cordes à sauter que les petites filles ont pour jouer. Elle était avec une fille que je retrouverais plus tard au lycée et qui deviendrait une camarade de classe et une bonne amie. Bref, j'en reviens à ce soir-là.
La fille de mon boucher m'attendait avec sa copine et moi je rentrais tranquillement avec mon frère du collège. Elles se sont mise à nous barrer le passage et ont fini par m'entourer de leur corde m'enroulant dans leur lasso tel un cheval sauvage. À cette époque déjà, j'étais d'un calme étrange lorsqu'une situation imprévue arrivait. J'étais étonné pour tout vous dire, parce que aucune de ses deux filles ne m'avaient adressé véritablement la parole auparavant. Je me suis donc retrouvé lié. Mon frère qui semblait avoir été oublier, le malheureux, souhaitait intervenir, mais je lui ai dit de laisser faire. Je les ai regardé calmement et avec un sourire à la fois étonné, amusé et envoutant. Au bout d'une minute ce n'était plus moi qui était pris au piège, mais elles. Elles ne savaient plus quoi faire. D'ailleurs, je leur ai demandé : « et maintenant ? ».
Alors, elles sont parti en courant et en riant me laissant à peine ligoté. La corde c'est d'ailleurs desserrée et déroulée toute seule et est tombée à mes pieds. Je l'ai ramassé et je l'ai prise. J'ai demandé à mon frère de garder mon sac et j'ai rattrapé la copine de la fille de mon boucher, parce qu'elle était la moins rapide. Je l'ai rassuré et lui ai dit de ne pas avoir peur. Je lui ai donné sa corde avec mon plus beau sourire. Et puis, je suis parti.
Avaient-elles besoin d'une corde pour me dire bonjour ?

Une année après, je retrouvais sa copine dans ma classe, mais je ne lui ai jamais demandé pourquoi elle et la fille de mon boucher avaient essayer de m'attraper avec une corde à sauter.
Quant à la fille de mon boucher, je la voyais parfois dans ma rue. Je lui souriais, mais à ma seul réponse, elle rougissait et détournait la tête. Je n'ai pas abandonné alors que mes amis la trouvaient fière, et lorsque je la voyais, je lui disais bonjour. Et puis, un jour, elle a fini par me répondre.

Le temps est passé et nous grandissions. C'était une jolie jeune fille au long cheveux noirs. Elle ne rougissait plus lorsqu'elle me voyait et me disait parfois « bonjour » avec un détachement et une sorte d'indifférence. Cela m'était égal, car je ne m'intéressais pas à elle. Et nous nous sommes seulement adressé la parole que pour nous saluer. Je ne peux même pas dire que je la connaissais, car à part de savoir qu'elle était la fille de mon boucher, j'ignorais tout d'elle. Parfois, lorsqu'elle était avec son autre amie, une brune super sexy, elle gloussait et chuchotait à l'oreille de sa copine. Je trouvais cela enfantin mais cela ne me fâchait pas. Je pensais qu'elle aimait se moquer de moi et cela m'était égal après tout.
Un jour que je rentrais du lycée, elle était assise sur le mini mur de ciment avec trois autres de ses copines. Pour tout vous dire, sur le coup, je ne l'avais pas reconnu, car je la voyais que très rarement puisqu'elle semblait ne rien avoir à me dire.
Elles m'ont taquiné un peu en me sifflant et en disant quelques bêtises. J'ai pris cela très bien puisque nous avions l'age de nous trouver sur le long chemin d'apprentissage de l'amour et d'apprendre les rudiments de base de la séduction. C'est ce jour-là que je pu réellement entendre plusieurs mots sortir de sa bouche. Je me souviens que ce jour-là, elle était très belle.
On peut dire que c'était un lot de bien belles filles qui s'amusaient à me raconter des bêtises et à s'amuser de croire que je ne comprenais pas où elles voulaient en venir avec leur insinuations. Et puisqu'elles m'avaient interpellé et demandé de venir les voir, j'ai accédé à leur demande et  j'ai bien voulu répondre à quelques unes de leurs questions. Mais pas à toutes... Elles furent d'ailleurs un peu déçues d'apprendre que j'avais une petite amie dans mon coeur. C'était vrai, elles avaient voulu la vérité... Et puis, j'ai dû rentré chez moi.

En été, j'ai revue la fille de mon boucher qui promenait son neveu. Elle me dit juste bonjour. Je lui ai répondu et j'ai continué mon chemin, l'esprit préoccupé par la pensée de celle qui hantait mon esprit à cette époque et je m'illusionnais sur l'amour que je lui portais et qui avait le même prénom qu'elle. Hasard et ironie de la vie...
J'ai déménagé en septembre de cette année là et je n'ai jamais revue la fille de mon boucher.

En 2005, lors de l'enterrement de mon vieil oncle « pirate », j'ai revu mon boucher qui était venu rendre un dernier hommage à son ami pirate. Et bizarrement, il m'a demandé pourquoi cela n'avait pas « marcher » avec sa fille... j'étais surpris qu'il croyait qu'elle et moi étions sorti ensemble et que apparemment qu'il pensait qu'entre elle et moi c'était même du sérieux.
J'ai caché mon étonnement. Je lui ai répondu que la vie est ainsi faite.
Mais plus tard, je me suis posé plusieurs questions.
Comme il avait presque les même age que mon oncle, c'est à dire 80 ans, j'ai pensé qu'il n'avait plus toute sa tête. Ensuite, je me suis posé des questions sur sa fille et son comportement toujours étrange envers moi, à cette époque-là.
Est-ce que cette fille m'aimait ? Si oui... pourquoi n'a t-elle jamais fait en sorte que je le sache ?
Pourquoi n'a t-elle jamais discuté avec moi ? Poser les bonnes questions ? Essayer de me plaire au lieu de me fuir ?
Je n'ai jamais trouvé de réponses à mes questions. Mais je n'ai eu de cesse à me questionner.

Pourquoi n'a t-elle pas profité de ce jour de mai pour me dire que je lui plaisais ? Et d'ailleurs, n'est ce pas un peu de ma faute ? Est-ce que j'étais si inaccessible ce jour-là ? J'avais pourtant répondu à ces questions et à celles de ses copines posément. Pour tout vous dire, lorsqu'un garçon est abordé par quatre jeunes filles, c'est très difficile de garder son sang froid. Surtout lorsqu'on est en plein dans l'adolescence. À l'intérieur j'étais stressé, parce que ce n'était pas facile de répondre à certaines questions de filles que je ne connaissais pas. La drague est assez agressive à cet age. Je n'étais pas très malin sur ces questions, mais je suis resté gentil, souriant tout en répondant à ce qu'elles souhaitaient savoir et ce que je voulais bien répondre.
Et son amie qui était dans ma classe... Pourquoi ne m'en a t-elle jamais parlé ? Elle était au courant, ça j'en suis certain.
Pourquoi a t-elle dit à son père que je sortais avec elle ? Mystère.
J'ignorais que cette fille m'aimait. Sincèrement, je l'ignorais.

J'en conclu certaines choses. D'abord, cette jolie jeune fille aurait dû faire tout pour que je m'intéresse à elle. En fait, j'étais timide, mais je l'aurais remarqué. Je pense qu'elle l'était tout autant que moi. Ensuite, elle aurait dû être patiente et essayer de devenir mon amie. De me parler de choses simples. Nous aurions pu parler d'études de films ou peu importe le sujet pourvu qu'on puisse discuter ensemble, d'échanger des idées et des passions. Parce que, bien que cachant ma timidité,  je discutais avec pas mal de monde et plein de filles. Le temps aurait bien fait le reste.
Elle n'aurait certainement dû jamais passer par d'autres filles, même ses copines, pour me parler. Je trouve cela dommage. Car en vérité, cette fille me plaisait lorsque je me suis aperçu qu'elle était mignonne et drôle.
Je pense qu'il aurait été plus judicieux de la part de cette demoiselle de me parler de ses sentiments envers moi au lieu de le clamer à des personnes qui s'en moquaient éperdument, voir qui la jalousaient. Car celui qui était concerné, c'était moi. Je ne suis pas doté de dons de voyances et ne devine pas dans les pensées.

C'est le drame de ma vie qui me poursuit encore aujourd'hui. Chaque fois qu'une femme m'aime, elle pense qu'il est plus judicieux de le dire à la terre entière plutôt qu'à moi...


Le temps est passé et bien de l'eau a coulé sous les ponts.
Je me dis que si elle m'avait parler juste un peu, les choses auraient été différentes. Peut-être que j'aurais évité bien des déceptions ou peut-être pas. Peut-être que notre histoire pu être celle qui reste gravée avec un grand A.

Oui, je sais, ce texte est d'une banalité à faire pleurer un régiment de cavalerie et les chevaux avec... mais il faut bien garnir mon blog.
Mais avouez que c'est mignon tout plein non ? C'est y pas romantique ? mmmh ?
Il y a plein de textes gnan gnan comme ça qui vous attende.
Alors faites comme si vous les aimez. Na !

Publicité
Commentaires
L'homme qui n'a pas d'étoile
Publicité
L'homme qui n'a pas d'étoile
Archives
Publicité