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L'homme qui n'a pas d'étoile
28 août 2011

Nuit cruelle

Entendre sa voix dans la nuit... voilà la chose la plus difficile.

Elle rit. Elle crie. Elle chante. Elle a ses petites phrases courtes qui raisonnent dans la nuit. Elle appelle une amie. Elle téléphone. Elle embrasse. Elle fait tout ce que nous ne ferons jamais...

Lorsque le manteau noir de la nuit est installé et que les rues se désertent du monde qui l'habite, tout devient plus attentif aux oreilles. Ainsi à, un peu plus de 23H30mn, presque autour de minuit et dans les heures qui suivent, l'écho de la nuit rapporte les bruits.
Assis dans mon fauteuil, la fenêtre du balcon grande ouverte... là où je n'ose même plus aller de peur de la voir, les sons des petites soirées viennent jusqu'à mon ouïe comme si c'était juste à côté de chez moi. Ce n'est pas si loin; pour tout dire...
Et j'entends sa voix. Et je sais qu'elle regarde au loin, parfois, pour braver mon regard et savoir combien je suis triste d'être seul, moi, celle qu'elle a fini par détester. Que je le veux ou pas, mon coeur sursaute alors au son de sa voix.

Le plus pénible, c'est lorsqu'elle étreint son chéri et que même ce son là je l'entends jusqu'à moi. Il arrache la nuit et déchire mon coeur.
La nuit est douce pour ceux qui s'aime et très pénible pour ceux qui sont témoins involontaires.

Alors j'essaye de ne pas entendre. La chaleur est plus moite et impossible de fermer les fenêtres. Il me faut entendre, c'est ma punition. Il y a eu pire, celui de voir. J'entends seulement, je ne suis pas voyeur. Mais s'en est malgré tout... je le dis bien, involontaire et malgré moi. Parce que j'aimerais ne pas entendre tout ça. Ne pas la savoir si près de moi et pourtant si éloignée de toutes pensées positives à mon égard.

Je me sens seul, ces moments là, encore plus solitaire et isolé que je ne l'ai jamais été.
Nuit de folie, de passion, d'amour, de fête pour les uns. Nuit cruelle, désespérée, de souffrances pour les autres.

Alors il faut bien se vider l'esprit et aller chercher dans la pensée et dans le rêve un autre univers. Et puis, tout devient calme.
Je m'évade dans les somnifères et je les calmants pour adoucir toute la souffrance qu'il y a en moi.

Ne plus entendre. S'évader par des futilités ou par des pensées moins agréables des soucis qui m'accablent au quotidien. Parfois le son de la télévision, pas très haut, afin de ne pas déranger les voisins, apaise la souffrance, d'une boule dans la gorge et la difficulté à avaler ma salive, du poids à l'estomac si douloureux, les sueurs froides parfois, la torture de l'esprit d'oublier son existence, la tourmente qui m'apporte un malaise qui se transforme en maladie, dont elle est la cause.

Je fini par m'endormir et préférer n'importes quels cauchemars plutôt que le sien. Parfois, il m'apporte son visage et cela recommence, même endormi.
Enfin le mâtin, je me réveille fatigué. Plus heureux ? Non, il faut affronté les souvenirs de la nuit.

Et la vie continue...

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