Les nuages de ma vie
Lorsque j'étais enfant, j'habitais la campagne. J'aimais alors, me coucher dans l'herbe et regarder passé les nuages blancs dans le ciel, parfois bleu clair ou bleu gris.
Je suis arrivé à l'age que j'ai. Aujourd'hui, je regarde les nuages de la grande fenêtre de mon salon. Je suis chez moi. J'ai un bel appartement... presque vide. Mais c'est mon appartement. Il est comme je suis. Et même si j'étais l'empereur des états-unis d'Europe, il ne serait pas plus complet qu'il ne l'est aujourd'hui. Bien sur... je me mens, car le salon ou le bureau de travail d'un chef d'état est bien plus complet que le salon d'un homme humble comme je le suis actuellement en regardant le ciel qui passe. Mon appartement est petit, c'est vrai, mais il ne serait pas plus grand si j'étais un homme riche et si j'avais réussi ma vie aujourd'hui... et non, demain. Si je la réussi, bien sûr. Et cela, c'est incertain... Oui, si j'étais riche demain, cet appartement ne serait pas plus beau. Mais je me mens, bien sûr... parce que, l'appartement d'un homme riche se doit d'être beau et en tout cas, il serait, je le pense, bien plus rempli, du moins en nouvelles technologies, qu'il ne l'est aujourd'hui. Il serait bien plus beau, soyons juste. C'est vrai.
Mais ce n'est pas de mon appartement dont je veux vous parler.
Nous sommes en 2013. j'ai l'impression de me réveiller et qu'hier nous étions en .... . Et aujourd'hui, nous sommes à cette date. Déjà... Hier, j'ai veillé. J'étais devant mon écran, mais je n'ai pas chercher à contacter qui que ce soi. J'étais comme je suis dans la vie. Seul. Oui, je suis seul. C'est vrai.
Je regarde les nuages du ciel passé. Lorsque j'étais enfant et puis adolescent, je regardais passé les nuages dans le ciel. Cela m'arrivait, parce que j'aimais rêver et penser à ce que serait le futur. Et là, j'y suis, dans le futur. Est-ce qu'il me plaît ? Je ne me répondrai pas, à cette question impertinente. Pas plus que je vous indiquerez ce qu'il est aujourd'hui. Est-ce que j'en pose, moi des questions ? Je m'en posais avant. Et aujourd'hui, je regarde le ciel et je me demande si je ne suis pas au crépuscule de ma vie. Pourquoi cette pensée m'envahit-elle, alors que je suis encore, dû moins je l'espère, encore jeune. Mais je suis moins jeune que je l'étais hier encore, et encore moins jeune que je l'étais il y a dix années de cela. J'ai traversé le temps et je suis arrivé là. J'ai l'impression de me réveiller et pourtant, je n'ai presque pas dormi. J'ai veillé sans mangé des chocolats, parce que je pouvais pas. Impossible de manger, hier. Aujourd'hui, je me suis forcé un peu. Je ne suis pas triste, juste un peu fatigué. Mais je n'ai pas envie de dormir. Et c'est tant mieux, parce que si je m'endors, j'ai peur qu'un jour, je me réveillerai je ne sais où. Et la prochaine fois... cela risque d'être un peu moins beau.
Mais qu'en sais-je ? Je ne connais pas le futur ! Quel prétentieux je suis.
Je regarde les moutons de ma vie. Je me rappelle qu'hier encore, j'espérais peut-être que... et puis le temps passe et il ne nous apporte pas les espérances que la vie, bien plus réelle et cruelle mais vraie se dessine devant nos yeux lorsque nous les ouvrons enfin. Rien n'est fini. Tout peu encore arriver.
Mais le monde est tel qu'il est et ma vie est ainsi faite aujourd'hui que je ne l'espérais hier encore. Peut-être que le futur me donnera bien plus que j'espérais encore aujourd'hui où j'écris ces mots ? Ou bien moins encore. Parce que tout peut-être plus beau, c'est vrai. Mais tout peut aussi être pire.
Nous sommes mardi 1er janvier 2013...
Hier, les moutons de ma vie voguaient dans un ciel, parfois bleu ou gris, plein d'espoir. Et je les regardais passés ces petits nuages que j'appelle affectueusement moutons en leur disant « au revoir ». Mais en fait, ce n'est jamais les même que je vois passé. Et aujourd'hui, ce n'est plus le même qui les regarde partir. Ils ne reviendront plus. Je ne les reverrai plus. Je viens de me réveiller sur un fait avéré où le rêve n'a pas sa place sur la chimie de la nature. Les nuages ne sont pas ceux de mon enfance ni de mon adolescence. Et encore moins, ceux d'hier, où j'étais un homme sans expériences. *
Et moi non plus je ne suis plus le même. Parce que le temps fait son oeuvre. Et le temps forme un homme. Même si nous aimerions que certaines choses ne changent jamais, le temps ne l'accepte pas et si nos espérances n'ont pas changés, notre visage lui change au fil des années.
Je vieilli. C'est un fait. Je ne serai plus jamais le même. Et cela fait certainement déjà longtemps que j'aurais dû le savoir.
Alors adieux petits moutons de ma vie. J'aurais dû apprendre à dire « adieu ».
Moi aussi, un jour, quand je serai vieux, on me dira « adieu ». Ou bien, personne ne me le dira. Si je mourrais aujourd'hui personne ne me tiendrait la main. Et peut-être que demain... personne ne le fera.
Pourquoi, je me plaint ? Ne l'avais-je pas souhaiter ? Rêve fou que j'avais fait... avec le reste. Mais les rêves ne se réalisent pas souvent. Sauf, celui-là, aujourd'hui, en tout cas.
Que sera fait demain ? Peut-être un peu plus que j'espérais. Mais n'espérons pas trop, s'il vous plaît. Et il faudrait que cela arrive vite. Parce que le temps passe.
J'ai mal dormi et environ trois ou quatre heures. Tant mieux. Parce que j'ai peur de m'endormir ce soir et de me réveiller. Je voudrais m'endormir mais rêver à mes espérances fausses car dans les rêves tout est parfait. J'ai peur de m'endormir et de me réveiller demain et constater que ce n'est pas un rêve.
La fatigue fait décrire les choses un peu plus dramatiques qu'elles ne le sont. Ou peut-être qu'elle fait prendre conscience de ce qu'elles sont vraiment.
Il reste demain. Tout peut encore arriver. Je l'espère...
*je viens de me rendre compte que j'avais posté le brouillon au lieu du texte original. J'ai donc rajouté ces quelques mots. Enfin, ceux-ci. Tant pis, ce texte restera.