c'est une maison bleue...

Rémi a eu du mal à se lever se matin. Parce que chaque matin, c'est devenu un peu plus dur. Le réveille sonne et il le laisse sonner. Parce que pour une fois, ça fait du bruit dans la maison. Un peu comme une alerte. Un peu comme un appel. Au secours ?
Se forcer à se laver un peu, se barbouiller en tout cas. Se raser pour ne pas être pris pour un ours. S'habiller avec souvent les mêmes vêtement usés pour la plupart. Parce que les soldes, il ne pourra pas encore les faire cette année. Que voulez vous qu'il fasse avec ses ridicules 400 euro de RMI, notre Rémi sans famille ? Quand il a tout payé, il lui reste à peine pour manger.
Mais il s'habille quand même, parce qu'il ne va pas rester cul nu non plus. Il part à la boulangerie chercher sa demie-baguette. C'est une tradition. Tous les jours c'est le même geste. Rentre. Se fait une tartine de beurre et un bol de café d'une marque inconnue et voilà.
Puis, il ouvre la fenêtre, ça caille un peu dehors. Et nous sommes déjà le 1er juin. Mais le soleil est là et puis tant mieux.
Il est 8h30mn, c'est l'heure d'aller à la mission locale pour l'emploi pour essayer d'en trouver un emploi, justement. Qui sait ? Vas-y mon Rémi ! Courage !
Courage... Il ne sait même plus ce que ça veut dire. Il n'y va pas par courage. Il n'y va pas non plus par espoir. Il revient bredouille presque à chaque fois. Il y a va parce qu'il faut quand même continuer à y croire. Mais s'il n'y croit plus. Ça donne un but à la vie d'y aller, ça le fait sortir, et puis qui sait ?...
Alors notre brave chômeur Rmiste arrive. La demoiselle qui tient l'accueil lui dit bonjour et lui aussi. Parce que Rémi est poli, n'allez pas croire.
Déjà 5 personnes sont sur les 7 postes qu'il y a dans la salle. Celui du fond lui ira très bien. Il a toujours été à la place du fond. À l'école. Dans sa famille. Et maintenant dans la vie. Le dernier en tout. Il a l'habitude. Ça ne lui fait pas de peine. Il en rien à foutre d'ailleurs. Moins on le remarque, mieux il se porte.
Il y a une dame qui est reçue par la conseillère de l'emploi de la ville. Un autre monsieur a trouvé un contrat. Apparemment tout le monde se débrouille bien mieux que lui. Mais bon, lui il est Rmiste hein ! C'est pas pareil. Nuance... comme dirait quelqu'un.
Ben oui. Comme dirait tout le monde, comme dirait quelqu'un, comme dirait son voisin, comme dirait le pape aussi. Il s'en fout Rémi. Lui il est personne. C'est déjà bien de savoir qui on est non ?
Dans cette maison bleue où tout est bleu, les murs en tout cas... tout le monde cherche du travail comme des prospecteurs d'or creusent le sol pour trouver une pépite. Pour certains c'est l'Eldorado. Mais pour beaucoup c'est la faillite. Une s'en va. Un autre la suit. Rémi va sur Google, parce que bon, il n'a rien trouver. Où sont les contrats aidés promis par les pingouins de l'UMP ? Où sont l'aide promise aux élections par les pingouins du PS ?
Mission pour l'emploi ? Personne ne l'aide lui. On ne s'intéresse même pas à lui. Et ça fait déjà des années que c'est comme ça.
On le connaît monsieur Rémi et on lui dit bonjour... ça lui fait une belle jambe.
On le connaît ? Non on le connaît pas. D'ailleurs dans cette maison bleue on aide qui on veut. Les cas comme lui, c'est comme à l'école. On les laisse au fond de la salle regardé le mur de la maison bleue.

Comments

[Sand]

C'est une maison bleue
Adossée à la colline
On y vient à pied, on ne frappe pas
Ceux qui vivent là, ont jeté la clé
On se retrouve ensemble
Après des années de route
Et l'on vient s'asseoir autour du repas
Tout le monde est là, à cinq heures du soir
quandSan Francisco s'embrume
quandSan Francisco s'allume
San Francisco, où êtes vous
Lize et Luc, Sylvia, attendez-moi

oups... des que quelquechose me fait penser à une chanson... je chante!

[Karleman]

Marginal - Ce n'est pas important les fautes. De toute façon, je sais que tu le fais exprès :)
Mais même, ce n'est pas l'important.
C'est ce que tu exprimes et qui est la vérité.
Je te salue

[marginal]

t'a décri une partie de ma vie. jé pas peur de le dire jsuis rmiste.
la vie au rmi cé de la merde ! le polemploi te propose rien qudes contrats précaires.
tu vois des gens qui foute rien dla journée et toi té kom un con avec tes 400 euros !
sarkozy mais aussi les autres, cé des salopar et des cons ! toutes les belles promesses quils ont fait ! tous des salos !
ta bien décri Karl. cé pour sa ke jte lis.
toi té diférent.
jfé plein dfaute ! ceux a qui sa plait pas !...
salut Karl !

[Karleman]

Elisa - Il existe des gens qui ont des conceptions pour une nouvelle société économique équitable. En fait, le système que nous connaissons date de 1870 créer par Taylors et d'autres.
Je pense personnellement qu'une nouvelle conception de vie est possible. :)
Plus juste économiquement, équitablement, égalitairement.
C'est une question de volonté.
Merci chère Elisa. Tu es la seule qui me laisse des commentaires et de plus tu soulèves de vraies questions.
à bientôt. Bises

[Elisa]

tu as bien raison Karl. Mais quoi faire ? Cela fait des dizaines d'anneés que l'on vit dans ce système...Bise Karl.