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L'homme qui n'a pas d'étoile
12 mai 2012

Hall aux bêtes d'immeuble

Cela fait cinq années que je vis dans cette ville qui n'est donc plus nouvelle puisque, cinq années, c'est déjà long.
Cette ville n'a pas été la route qui m'a conduit à l'ascension sociale que j'espérais, malgré tout mes efforts pour devenir un bourgeois gentilhomme. Non pas que je sois socialement inadaptable, que nenni, mais force est de constater que les contextes ne suivent pas à ce que j'aimerais être et non pas à ce qu'on aimerait que je sois.
Parce que je suis et que je resterai toujours ce que je suis, c'est à dire moi. Je n'ai jamais accepté qu'on m'impose des contraintes. J'ai une personnalité très bien trempé et je me moque du quand dira-t-on, même si ce dernier, que j'appelle « cancan », me fait mal, lorsqu'il est injustifié voir un tantinet diffamatoire.

Dans ma petite ville où notre maire chéri est un petit enfoiré de première socialiste imbécile et prétentieux, je continu ma petite vie et tire le diable par la queue dans le contexte actuel des choses, ne pouvant faire appel, au vue d'une difficulté, à personne, et je dis bien à personne. Il faut dire que j'ai toujours eu du mal à faire cet appel et j'ai toujours pensé que résoudre tout par moi même était plus noble que de lancer cet appel d'aide éventuelle. Même aux moments les plus critiques, pour ne pas dire tragique, de ma vie, je n'ai pas envoyé de signal de détresse... sauf une fois... à ma soeur. Deux heures plus tard, j'étais sur un lit d'hôpital, presque mort...

Ceci est un point de détail de mon histoire qui n'est pas primordiale pour la bonne continuation de la vie des autres et la suite de ce billet et c'est juste pour faire une introduction comme ça dans le texte.

Dans ma petite résidence d'amour et de caca, j'ai toujours mon ami « petit chat noir » qui vient me rendre visite. Même que parfois on discute et que ça dérange les gens. Alors oui, je le souligne encore une fois, je parle chat. Et alors ? Ce n'est pas parce que vous avez sécher les cours de langue de chat que j'étais obligé de faire pareil. De plus, vous ne savez pas ce que vous avez raté.
Il n'y a pas seulement un chat dans notre belle résidence d'amour et de caca, mais aussi un corbeau. Non, ce n'est pas mon ami Thör, c'est juste un corbeau. Il nous réveille chaque matin et je trouve ça très sympa de sa part, vu que comme ça, on fait l'économie de radio-réveil. Mais les gens font la gueule, parce qu'ils ne sont jamais content. Je sais que cela serait mieux et plus romantique, voir plus chique et plus bourgeois, de se faire réveiller par un coucou ou un coq, mais un corbeau, je trouve cela plus « in », « tendance fashion ». Qui peut dire qu'il a un corbeau pour le réveiller ? Peu de gens. En plus, je l'ai vu de mes yeux vu, il est énorme. Il est venu presque sur mon balcon. Il va à la fenêtre d'une de mes voisines et il penche sa tête pour regarder de son oeil noir ce qui se passe chez elle. La scène est assez étrange, mais je la trouve très belle. Si j'avais un appareil photo, je vous la montrerais parce que ça vaut vraiment le coup. Alors les gens trouvent que c'est bizarre, signe de mort etc. Moi, je dis que c'est juste un oiseau curieux et qu'il est très sociable. De plus, contrairement à certaines de mes voisines, il ne va pas colporté des cancans et ça, je trouve que c'est digne de lui. C'est pas comme mes voisines qui racontent n'importe quoi sans savoir de quoi elles parlent et pis c'est tout...
Toutes les boîtes aux lettres ont des petits motifs rigolos et d'autres ont des « pas de pub ! » avec un auto-collant gadget tout vert. Du coup, les distributeurs ont peur de mettre la pub dans les boîtes à cet effet et moi je trouve cela dommage. Parce que la pub, j'aime bien. Oui, ça fait de la lecture et je me dis que j'aimerais bien acheté telle chose ou telle autres, mais je ne peux pas, parce que mon porte-monnaie cri « famine ». Oui, j'ai un porte-monnaie qui cri et alors ?
J'ai des nouvelles voisines. Enfin, une nouvelle voisine en plus de la nouvelle, donc ça fait deux. Elles ont leurs soeurs et leurs copines qui viennent tout le temps et même que je connais quelques unes de leurs copines... Enfin, surtout une...

Je sais quand mon facteur passe. Souvent vers 11heures. Donc à 11H15mn, je vais cherché mon courrier qui est souvent mes factures en me demandant comment je vais les payer. Mais je vais les chercher quand même. Parfois je rencontre la jolie dame blonde technicienne de surface qui entretient notre immeuble. Et elle a du mérite tellement les gens sont crado.
Et parlons en justement de tout ça.
Un jour de la semaine, je ne dirai pas lequel, tellement je suis connu et que je dois conserver malgré tout mon anonymat... je me rendais à ma boîte pour aller chercher mon courrier. Le petit chat noir m'attendait et je lui dis bonjour, je le caresse et je lui parle un peu et puis, je continu mon court chemin jusqu'au hall d'entrée.
Toute une troupe, dont la jolie dame blonde (j'ai envie de l'embrasser...) était là. Mes nouvelles voisines et leurs copines ou soeurs sont là aussi et même qu'il n'y a presque plus de place. Il y a aussi une de mes anciennes voisines et quelques uns des hommes voisins. Oui, j'ai des voisins hommes aussi. Je ne suis pas sectaire. J'ai même des voisins chiens et je leur parle, parce que je ne suis pas raciste. Oui, je parle le chien et alors ? Tout ces braves bêtes gens sont rassemblés tel un troupeau de meu-meu et discutent de certaines choses tellement importantes que lorsque j'arrive, elles ses taisent.
Toute la joyeuse troupe était là et moi j'arrive de mon allée à moi que j'ai et je dis bonjour à tout le monde. Personne ne me répond. Sympa.
Je dis bonjours, sans recevoir de réponse, et j'ouvre ma boîte-aux-lettre. Je prends pas mon courrier parce que j'en avais pas. Ça arrive. Du coup, je me prépare à retourner faire mon frichti, parce que oui, je me fais à manger de bonne heure, à 11H30mn précise. Oui, j'aime mangé assez tôt, même avant midi quand je fais un truc rapide. Parce que c'est comme ça. Bref. Là un de mes voisins m'interpelle. Qu'est ce donc ?
D'abord, je vous le dis, le brave homme est loin de m'être antipathique, mais sans plus. Je ne le connais pas. Il n'a jamais discuté avec moi. C'est un type qui semble taciturne et je respecte son silence. Même lorsqu'on lui dit bonjour, sa femme répond, mais lui mâchouille quelques mots dans un grognement qui semble correspondre à « bonjour ». Mais je respecte. Donc, ce voisin là, je parle pour la première fois depuis cinq années avec lui.
La façon qu'il m'interpelle me surprend assez parce qu'il ne prend même pas la peine de me dire bonjour. Hors, je pense que c'est déjà la première civilité et la moindre des courtoisies à acquérir pour des êtres civilisés. Mais apparemment, il n'en trouve pas l'utilité. Peut-être a-t-il été élevé dans un camps d'ours ? Tout est possible, mes amis(es), et justement, je parle l'ours aussi. Je sais, j'ai de la chance. Je ne suis pas un cancre comme vous.
Par politesse, j'écoute ce que monsieur ours me dit. Il me demande de faire moins de bruit. Je suis plutôt surpris mais bon. Je ne vous dis même pas les expressions qu'il a utilisé, parce que je n'aime pas me moquer de quelqu'un qui ne connaît que quelques mots de notre riche vocabulaire.
Quel bruit ? Je lui demande. Le bruit de ma porte. Et il me montre la porte qui ferme mon allée et qui permet que d'aller jusqu'à celle de mon appartement. Je lui explique et je vous avoue que je suis un exemple de calme, que cette porte appartient à l'office qui loue l'appartement. Mais monsieur ours ne comprend pas. En même temps, cela ne m'étonne qu'à moitié... arf. Bref, il exige que j'appelle l'office en question parce que ça le gêne d'entendre la porte claquée et que ça l'empêche de dormir ou de respirer ou de soulager bobonne et que ça lui coupe ses effets. Il a été tellement vague et inaudible que j'ai rien compris. J'avoue... j'ai séché mes cours d'ours...
Je lui explique donc, oui je suis bon avec les ours même un peu con, que l'office bailleurs en a rien à faire de cette histoire.
Je pourrais vous expliquer que cette porte fait un bruit d'enfer quand elle claque. Je pourrais vous dire qu'elle ne le faisait pas il y a deux années encore, mais que des connards ont arrachés le caoutchouc qui coûte la peau des fesses de la dite porte qui fait un bruit du tonnerre de dieu quand on la ferme. De plus, monsieur ours devrait le savoir puisqu'il connaît les personnes qui ont causés ces dégâts qui l'empêche de vivre normalement.
Alors j'essaye encore de lui expliquer, en essayant de garder mon calme. Parce que oui, ça commence à bouillir en moi et je crains juste une chose, c'est de perdre mon self-contrôle et de prendre la tête d'ampoule de monsieur ours pour un ballon de rugby.
Les dames regardent et écoutent sans mots dire. Le silence est total et presque glacial. Pour vous dire, cela fait un petit bout de temps qu'on parle sur ma personne et que lorsque j'arrive, tout le monde ferme sa bouche. Signe, qu'on dit du mal de moi. Et ça... J'aime pas. Bref.
Là, la dame blonde qui s'occupe de l'entretien prend partie pour moi et essaye d'expliquer à monsieur ours que le bailleur s'en fout un peu quoi. Mais apparemment monsieur ours ne comprend pas. Il prétend même que lui, à l'office en question, il est entendu quand il leurs téléphone. Du coup, moi je lui conseille gentiment de le faire et d'expliquer son cas. Mais il ne veut pas et c'est, dit-il, pas à lui de le faire. Arf, arf, arf...
Là, le petit chat noir arrive derrière la porte qui claque et qui emmerde apparemment les habitants. Il me dit en chat, parce qu'il ne parle pas français, qu'il aimerait que je vienne le rejoindre. «Miaou ! » (traduction : alors tu viens ?).
Monsieur ours me demande si je comprends le sens de sa demande. Oui, oui, tête de con d'ours. Je comprends que tu veux jouer au super mâle devant les petits culs des dames et demoiselles qui sont dans le hall. D'ailleurs, à propos. Vous n'avez rien à faire d'autres petites voisines et autres étrangères à l'immeuble que d'embêter la gentille dame blonde en restant dans le hall à discuter ? N'avez vous pas penser une petite seconde dans vos petites cervelles que la dame employée à nettoyer vos saletés aimerait terminer son travail et rentrer chez elle manger et s'occuper de son dernier fils qui a trois ou quatre ans ? Parce que contrairement à vous, elle, elle bosse et sa journée recommence à 13H30mn !
J'ai compris certes la demande de monsieur ours. Il veut jouer les malins et faire chier son monde comme mes voisines dont certaines viennent à peine d'arriver. Je n'ai moi-même pas de temps à perdre et je prends une décision. Et afin de ne pas commettre un massacre général, je m'en vais en lui tournant le dos, tout en espérant qu'il n'accroche pas mon bras pour me retenir, parce que mon point irait malheureusement et malencontreusement caresser son museau. Là, je rejoins le petit chat noir pour le caresser et jouer avec lui, indifférent à toutes autres demandes qui me serait adressés. Je dis quand même au revoir parce que, contrairement à mes voisins(es), j'ai reçu une éducation un peu meilleure que la leurs. Là tout le monde ferme sa gueule et je dois dire que c'est tant mieux. Pour ne pas dire, bien venu.

Le petit chat m'a demandé ce que ces personnes me voulaient. J'ai répondu en chat (parce qu'il ne parle pas le français) : rien.
Le petit chat n'a pas ma patience et je pense qu'il s'est senti offensé. Il est allée jusqu'à la porte d'entrée. L'a ouverte. À fait de son index patte, une griffe d'honneur (un doigt d'honneur). A crier-miauler : bandes d'enculés ! Et à violemment claquer la porte. Personne n'a bronché. Le petit chat fait peur...

Je n'aime pas ce genre de pratiques. Je le dirai plus tard à petit chat noir lorsqu'il se sera calmé. Parce que bon. Dire du mal des autres, ce n'est pas bien. Diffamer les gens, encore moins. Mais les insulter je trouve cela d'une incivilité extrême. Même si ce sont des colporteurs de cancan et que si ces gens le font c'est parce qu'ils n'ont rien d'autre à foutre de leurs journées ou qu'ils s'ennuient dans leurs vies toutes tristounettes et ennuyeuses. Mais les chats voient les choses différemment. Et puis, il n'est pas sourd, le petit chat. Il entend lorsque certain le critique. Toutefois, il faut vivre en bonne intelligence entre voisins. Et même si ceux-ci sont un tantinet imbécile...

Oui, cela fait cinq années que je vis à Wisteria Lane... heu dans ma ville vieille. Et je dois dire qu'étant célibataire, seul et déjà naturellement mystérieux, je goûte aux joies du colportage, ragots et autres « on dit » de ces braves gens se voulant plus bourgeois que celle la plus huppée de notre belle vieille ville. C'est bien connu, il est normal pour les gueux de singer en exemple les princes. Je trouve cela humain. C'est la façon de le faire que je conteste. Lorsqu'on veut imiter, on le fait intelligemment ou du mieux possible. J'ai une sainte horreur de la médiocrité.
Mais c'est un fait, j'intrigue et l'on s'interroge sur ma petite personne. J'intrigue à leurs pensées et mes voisines sont emprunts à toutes les histoires plus fabuleuses à mon encontre, les unes que les autres, et donne à leur vie un semblant de suspense et de folles aventures en tout genres. Je me doute aussi, qu'une fois le soir venu, j'en contente sexuellement quelques unes lorsqu'elles se rendent aux pays des rêves où tout est possible.
Malgré tout cela, j'aime bien mes voisins. Même s'ils sont con et moi aussi, nous sommes humain quoi...
Moi, au soleil couchant, j'essaye de continuer mon petit chemin tordu et plein d'imprévus, d'emmerdes et d'immense solitude...

« I'm poor lonesome covebois... »

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Commentaires
B
Rien n'est plus misérable que le comportement " petit bourgeois " de ceux qui veulent paraître alors qu'ils n'en ont pas les moyens ! Très amusée par ta façon de raconter , j'ai beaucoup aimé - je me tiens également à l'écart de tous ragots - ici on enterre les gens avant qu'ils soient morts ! c'est pitoyable Où que tu sois cher Karleman tu vois n'être pas oublié - partageons en pensée le bonheur d'une victoire , celle d'avoir éjecté celui qui n'aurait jamais dû être élu et souhaitons à François Hollande ainsi qu'à son Premier Ministre Jean-Marc Ayrault de réussir ! le pays en a tant besoin - J'apprécie le sérieux , le sens des responsabilités , le bon travail au service du Peuple ...comme nous tous ;-)
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E
Bonjour Karl, après lecture de ton article, je pense que certains et certaines te reconnaîtrons,j'ai connu aussi ce genre de "voisins(es)" quand je logeais en immeuble, j'ai toujours passé pour une sauvage,comme-ça on me fichait la paix, ici aussi,on me fiche la paix,suis pas le genre à cacaner avec les concierges qui n'ont que ça à faire..C'est bien, tu règles tes comptes sur ton blog...Si je le faisais,il y en aurait trop long à dire...Alors je préfère poser des belles photos..Bisous et bonne journée,sors de ta tannière,reste pas avec les voisins...Fais beau temps ...
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D
@Karl<br /> <br /> Tu as tout à fait raison , et pas de quoi être fiers de notre société actuelle .<br /> <br /> <br /> <br /> Amitiés .
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E
Dans un quartier, dans une famille c'est hélas le reflet d'une société!!!<br /> <br /> Mais Coluche disait "je ne parle pas aux c... ça les instruit"!!!!<br /> <br /> Bises Karl
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D
Bonsoir Karl ,<br /> <br /> <br /> <br /> Joli billet !<br /> <br /> Très réaliste vision de notre société mais tu as l'art de dédramatiser la situation .<br /> <br /> Merci de nous distraire !!<br /> <br /> <br /> <br /> Amitiés ,<br /> <br /> <br /> <br /> DD
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