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L'homme qui n'a pas d'étoile
7 octobre 2012

Rémi, la fin de la chute

Le vieux réveil posé sur la table de nuit qu'il a depuis son adolescence sonne 7 heure. Rémi se réveille. Il doit se lever. Pourquoi ? Il n'a pas de travail. Justement, il faut se préparer, aller chercher son pain et puis se rendre à la maison de l'emploi de sa ville, parce que c'est moins loin que la maison de l'emploi de la capitale ou pôle emploi qui se trouve juste à côté l'un de l'autre. Cela fait l'économie d'un ticket de bus et puis surtout, pôle emploi ne s'intéresse plus aux rmistes, on le le convoque même plus. De toute façon, peu importe l'endroit, l'important c'est de chercher du travail et surtout essayer d'en trouver.
Il sait qu'il ne trouvera pas. Mais il l'espère. Ho oui, il l'espère parce qu'il a dû mal à joindre les deux bouts vu que ses économies ont fondues comme neige au soleil et qu'il aura bien du mal à faire face à ses échéanciers dans les mois qui vont venir.
Il ne se fait pas d'illusions Rémi. Non. Mais il se dit que puisqu'il n'a jamais eu de chance dans la vie... oui, peut-être que le ciel lui sourira enfin. Le ciel... S'en remettre au ciel... quel désespoir. Car il faut être totalement désespéré pour souhaiter cela et y croire. Il sait que la situation est de plus en plus difficile. Il n'y a aucun avenir pour lui et pour les gens comme lui. Il se sent comme un étranger dans son propre pays, dans sa ville, dans son quartier et dans sa petite cité où les HLM sont devenu moins nombreux, puisque ça démoli à tout va, mais le sien reste et il ne sera pas dans ceux qui pourra changer de quartier.
Il s'en fout. Il sait que tout ça, c'est du vent. Lui, ce qu'il espère, c'est trouver un boulot, quelque chose qui le sorte de l'eau. Et rien ni personne, il le sait, se préoccupe de lui. Pour la société, ce n'est qu'un fainéant de rsaiste... rsaiste aujourd'hui, rmiste hier... à la rue demain... mort après demain. Mort vivant aujourd'hui...
Alors il se dit que peut-être, oui peut-être, il aura une petite chance de trouver un petit contrat unique à l'embauche -CIE-.
Il n'a presque pas la force de se lever mais il le faut ! Il le faut Rémi ! Allez courage ! Se dit-il.

Après avoir été chercher son pain où il rencontre tous les gens qui se rendent à leur travail, il attend l'heure d'ouverture du CCAS de sa ville où il y a une petite maison de l'emploi en annexe et dans la petite salle, une douzaine d'ordinateurs.
Comme tous les deux jours, il croise le regard des assistantes sociales et autres travailleuses sociale. Toutes des femmes. Il y a toujours la même à l'accueil, une fille brune d'une vingtaine d'année qui lui dit un vague bonjour... même pas « monsieur ». Rémi n'est plus rien. Il n'est presque même plus humain. En tout cas, c'est l'impression qu'il a lorsqu'il croise le regard des gens. D'ailleurs, lui qui était encore si fier il y a quelques mois, n'ose même plus le braver. Il fuit les gens, il aimerait être invisible.
Au bout de trente minutes, il sortira de cette salle. Il n'a rien trouvé. Qu'est ce qu'il espérait ? Rien. Justement...

Rémi s'était dit, qu'aujourd'hui, serait « le » jour décisif.

Il y a une semaine de cela, il était allé chez son médecin. Il s'est plaint de ne pas pouvoir dormir. Son médecin, qui l'avait juste ausculter, pris sa tension, lui a prescrit des somnifères, pris sa carte vitale et s'était connecté à la sécu vu que Rémi est à la CMU -couverture maladie universelle-. Au bout de 10 minutes, Rémi était sorti avec son ordonnance. Il était ensuite aller à la pharmacie où on lui avait donner les précieux cachets qui devaient l'aider à dormir. Deux boîtes... deux boîtes... deux boîtes bien utile qui allaient lui servir.

Oui, il avait pris la décision. Il n'a plus d'espoir. Plus rien qui le rattache à cette vie. Alors oui, il s'était dit que peut-être, il restait un espoir qu'il trouve un petit contrat aidé. Mais rien. Son référent du RSA qui le suit ne l'a pas convoqué depuis deux mois. Tout va bien dans le meilleur des monde. Oui, tout va bien...

Alors, il sait. Il sait où il va et il n'a pas l'intention d'y aller sans lutter. Et sa lutte, elle n'a plus qu'une seule issue. Oui, une seule issue.

Il a reçu un message sur son répondeur de sa gentille soeur il y a trois semaines. Tu parles ! Elle en a jamais rien eu à faire de lui. Il l'a écouté et puis effacé.
Il a reçu un message de Victor qui lui demandait de le rappeler. Il est sympa Victor, c'est vrai. Mais bon, à quoi ça sert ? Il a effacé.
Il a reçu un message de l'égoïste. Ça c'était un peu plus bizarre. Toujours aussi con. Effacé.

Il a eut des nouvelles de son frère ! Oui ! Comme quoi qu'il s'était dit que c'était la saison des miracles d'où sa demande au ciel de trouver un contrat aidé... mais faut pas rêver.
Alors là, c'était marrant la lettre de son connard de frère. Son frérot fonctionnaire... Ha la famille !

Quelle famille ? Il n'a plus de famille ! Il n'en a jamais eu ! Il ne s'est jamais senti appartenir à une famille ! Il n'a pas d'amis non plus. Alors une petite amie... faut pas rêver non plus !

Il ne sait pas quand il passera à l'acte. Mais il le fera.

S'endormir à tout jamais. Personne ne s'en rendra compte. Il ne laisse rien derrière lui ni personne.

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Commentaires
M
Hé hé non non! À demain alors, bonne soirée!!
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M
Et non ta dernière phrase n'était pas nulle:)! Bises
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M
Bonsoir Karl!<br /> <br /> Je passais justement te voir on est syncros:)<br /> <br /> À bientôt? Tu prends le large quelques jours?...<br /> <br /> Je réponds très vite à ton message, plus longuement...<br /> <br /> J'espère que tout va bien...bises de Belgique, à très vite!!
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K
à bientôt les amis(es)
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E
Merci Mélie, merci Karl.<br /> <br /> A te lire vite Karl.
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