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L'homme qui n'a pas d'étoile
9 avril 2013

Gris printemps

Le printemps est arrivé et pourtant il nous semble être la continuation de ce long hiver. Certes, il fut long, froid, neigeux, sombre et gris. Comme un hiver, me direz vous.
Il s'est installé et ne semble pas vouloir nous quitter. Pourtant, sur le calendrier il est écrit que c'est le printemps. On entend parfois les oiseaux chantés entre deux coups de froid. Les bourgeons ont beaucoup de peine à éclore sur les arbres. Il n'y a pas encore de fleurs. Et pourtant, c'est la douce saison.
Tout ça, dans le quart nord du pays, car peut-être, dans certaines régions plus favorables au soleil, il fait un peu plus doux. Je me garderai donc de vous parlez d'ailleurs et me cantonnerai dans ma douce et froide ou frisquette région. Pour faire dans le local, je ne vous parlerai encore que de ma petite ville et de ses alentours. Ici tout est gris. Tout est froid. Tout est humide. Et les pâles rayons qui font parfois leur apparition cèdent très vite la place aux nuages gris ou blancs neigeux restant seuls maîtres du ciel gris-bleu horizon de Lorraine.

Ici, la joie a presque quitté les coeurs. Même s'il n'est qu'une façade, car dans bien des coeurs il reste la joie de vivre et c'est un bien fait car sinon notre ville ne serait plus qu'un no-mans land. Pourtant, je peux l'affirmer, la gaieté n'est plus aussi présente et tous espère les précieux rayons qui réchaufferont le coeur et les os de tous et feront fleurir la terre et redonner le sourire aux messieurs à la vue des demoiselles en petite jupette.

Tout ici est gris et donne les couleurs d'une ambiance étrange, comme si une malédiction s'était abattue sur notre petite cité. Un voile de gris à tout enrobé et même s'il fait jour plus longtemps, la pâleur et la noirceur fait en sorte que c'est tout de suite la nuit. Vers le soir, il n'y a plus de vies.

Il reste à quelqu'un un semblant de sourire, une fausse joie ou un étrange contentement. Il lui paraît comme une habitude à ce climat d'un autre pays d'on ne sais où au temps et habitudes inconnues alors d'ici. Il u a comme une accoutumance et une adaptation à la rigueur dans le visage pâle et froid de celui qui est en moi. Pas de doute et sans plus attendre, je vous l'avoue c'est moi.
Oui, ce temps me convient à merveille ou plutôt convient à celui qui est en moi. Il n'attend pas le printemps et lorsque j'en émets l'envie, comme tout à chacun, et bien il soupire de désespoir comme si la belle saison allait lui faire du tors.

Pourtant le printemps est sources de joies et de gaietés de toutes sortes et c'est même la saison des amours, dit-on. C'est peut-être pour ça... qu'il n'aime pas. Car son coeur est froid. Il n'aimera plus jamais.

Vous trouverez étrange que je vous parle de lui comme on parle d'un étranger. Mais il est un corps étranger et même s'il est en moi depuis de très longues années, je ne pourrais vous dire qui il est réellement. Et pourtant, il est bien présent avec son cortèges de froideur, de rigueur et de solitude qu'il engendre autour de lui... autour de moi.

Voici un rayon de soleil. Je vais à ma fenêtre. Mais ce rayon me repousse et comme par une magie s'éloigne de moi. Mon coeur a froid et frissonne. L'espoir d'un printemps et d'une chaleur s'éloigne de moi et mon espoir s'éteint et meurt comme une braise tiède sous une averse froide.
Je n'attends plus le printemps. Je n'attends plus le bonheur et la joie. C'est devenu un luxe.

Ici, « les sans-noms » ont pris le pouvoir et tout est gris dans l'est jusqu'aux frontières lointaines des contrées inconnues que par les noms imprimée sur les cartes postales nous imposant un climat certainement doux à leurs espèces. Celui qui est en moi semble bien s'y plaire en tout cas.

Je n'attends pas le printemps. Je n'espère rien de lui. Espoir n'est plus qu'un mot ici; en tout cas pour moi. Je n'attend pas le printemps. Je le subirai.

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Commentaires
N
Bonjour,<br /> <br /> Je tombe sur ton blog en tapant "je n'aime pas le printemps" dans Google.<br /> <br /> Contrairement à la majorité, j'ai apprécié ce "printemps" gris, frisquet, humide, qui me rassure, me rassérène...<br /> <br /> C'est le printemps standard, ciel bleu, soleil, chaleur, qui m'angoisse, me fait souffrir, me donne envie de me réfugier loin, au nord, à l'ouest, en Irlande, en Ecosse, ...<br /> <br /> <br /> <br /> Cordialement
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U
Tu m'as porté chance, Karl !<br /> <br /> J'ai reçu ce matin par courrier un contrat d'édition !!!<br /> <br /> J'en parle sur mon blog.<br /> <br /> J'en ai pleuré de bonheur mais je vais attendre d'autres propositions...<br /> <br /> Putain, c'est carrément jouissif !!!!!<br /> <br /> Argh !!!!!!! Presque un orgasme !
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U
Bonjour et merci pour ton compliment Karl !<br /> <br /> <br /> <br /> L'écriture est mon métier. Enfin, il l'était surtout avant que je me fasse licencier... et ce blog est aussi une façon pour moi de continuer à écrire. C'est important.<br /> <br /> Je ne sais pas si je l'ai dit ici (je ne crois pas), mais je viens d'écrire un bouquin. Je l'ai envoyé à quelques éditeurs. Je ne compte pas vivre d'éventuelles royalties ni être invitée à une émission littéraire à la télé mais l'avoir fait est déjà une belle source de satisfaction.<br /> <br /> J'en avais envie depuis très longtemps. <br /> <br /> C'est vrai que j'aimerais bien être publiée... C'est bon pour l'ego !<br /> <br /> <br /> <br /> En attendant... Bonne journée à toi
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U
Sois le bienvenu chez moi... et à ton tour si le sujet t'inspire, n'hésite pas à me laisser un petit message...
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U
Ne te sens pas seul, Karl !<br /> <br /> Moi non plus, je n'attends pas le printemps et n'attends rien de lui. <br /> <br /> Je déteste sa chaleur soudaine, les terrasses de café investies de poupées Barbie, de voyeurs, de fumeurs, de porteurs de lunettes de soleil hors de prix, de sourires béats parce qu'il y a du soleil, de rabat-joie qui râlent déjà parce qu'il ferait déjà trop chaud, de jeunes couples avec leurs bruissants mômes qui réclament une grenadine, une glace, un nouveau jeu vidéo, ou exprimant haut et fort leur hostilité à rester en place au moins une minute et le petit-dernier (pour le moment) hurlant dans sa poussette envahissante, les mémés qui s'empiffrent de larges parts de tartes aux fraises en parlant de leur cholestérol, les accros à leur "T'es où ?", les flambeurs qui exhibent leur nouvelle tablette, les sans-gêne qui vous piquent la chaise en face parce que "oui, je suis seule, ça se voit pas ducon ?"<br /> <br /> ... Et ça, ce n'est que le printemps... Quand arrive l'été et ses 65 ° humides dans le métro, la viande se vautre partout où elle peut : aux terrasses encore mais dans des tenues qui frôlent l'incitation à la débauche, dans les parcs où elle s'étale pire que chez le boucher, où elle suinte et pue la transpiration en se collant à nous à la moindre occasion... Vivement septembre ! Les conneries estivales seront passées, les jets-skieurs ne tueront plus personne, les bébés ne mourront plus étouffés dans une bagnole garée en plein soleil, les vieux ne mourront plus de déshydratation, les randonneurs auront fini de polluer le Mont-Blanc, les plages seront débarrassées de leurs tas de chairs <br /> <br /> regorgeant de Monoï, les mômes retourneront à l'école et ça fera déjà moins de bruit à l'extérieur, les terrasses seront dépeuplées (mais pour autant aucun être de cette foule assoiffée ne nous manquera), les vieux soigneront leur cholestérol et leurs allergies aux fraises qu'ils se seront empiffrés tout l'été, les bébés ne le seront plus et n'envahiront plus les trottoirs avec leur poussette sur-dimensionnées, et moi... Je fêterai mon anniversaire !<br /> <br /> D'ici là, je me réjouis de la pluie qui tombe et me donne un excellent alibi pour glander chez moi... et pour t'inviter à visiter mon tout nouveau blog sur Canalblog, au rayon "Amours et sentiments" sous l'appellation non contrôlée de "Le blog qui se parle à lui même" où je déballe toute ma vie avec celui qui m'en a fait baver des ronds de chapeaux en me quittant, ce pauvre idiot !<br /> <br /> "une femmaimante" est également Hellbronner alias Evelyne qui signe et qui t'embrasse.<br /> <br /> A bientôt !
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